LOVE MAGIC

Lydia Maria Pfeffer réinvente la mythologie classique, les fables et les contes de fées à travers une lentille contemporaine et féministe, créant de nouveaux mondes, qui font écho aux souvenirs et à la familiarité. Des personnages auto-réalisés et sans vergogne remplissent la toile et le papier, qui offrent un lieu de guérison, d'existence et donnent une voix visuelle aux non-conformistes et aux parias. Pfeffer aborde des sujets profonds, comme le désir fondamental d'être aimé et la connexion, mais aussi la violence, les traumatismes et les blessures qu'ils infligent : Strength is a Beast of Burden, par exemple, est un hommage aux survivants, mais s'interroge aussi sur le prix de endurance et résilience. L'artiste exprime l'expérience humaine comme complexe, souvent douloureuse, mais aussi pleine de joie et de douceur. Elle anime ses univers de symboles forts d'acceptation de soi, des autres et d'amour inconditionnel. Ses peintures offrent une évasion autant que des révélations et de nouvelles possibilités. On peut se perdre et se retrouver une fois de plus en des milliers d'instants, débordant de couleurs vives.

Entre symbolisme et art naïf, empruntant les teintes d'Henri Rousseau, elle donne vie à des situations et des créatures chargées de références païennes, mythologiques et queer. Pfeffer a grandi dans un petit village de montagne en Autriche, et la tension et la dichotomie toujours présentes entre le bastion de l'Église catholique et l'esprit païen vécu sont une source constante d'inspiration pour son travail. Ses peintures et dessins entremêlent des sujets tels que surmonter la pression de la perfection, se livrer aux voyages que l'amour permet, embrasser nos familles choisies et célébrer la force de ceux que la société a jugés différents, faibles ou immoraux.

Défiant les attentes normatives et les récits, les œuvres de Love Magic soulèvent des questions sur la représentation, l'interprétation symbolique et littérale des histoires qui ont façonné notre subconscient. La grande taille des peintures est importante pour la célébration des êtres, en particulier des femmes, et rappelle l'importance historique du traitement de tels sujets. Enfin, les femmes qui ont été déformées, diabolisées et déformées par la religion et la mythologie peuvent vraiment être vues et vivre comme Pfeffer les imagine. Dans ses peintures on redécouvre un monde qui n'a pas oublié, ni ignoré que la Gorgone Méduse était autre chose qu'un monstre et n'a pas transformé sa souffrance en prétexte phallocratique.

Love Magic est une ode aux personnages aux histoires complexes et nuancées, à la beauté et à l'existence libérées de l'approbation, à la vulnérabilité, à l'innocence perdue, à la force, à la joie, à la mode et surtout - à l'amour, quoi qu'il puisse ressembler et vu. au sens le plus large, non seulement romantique, mais salvifique. Les œuvres sont une réflexion sur l'invincible, une vénération de la nature chtonienne et une recherche d'identité, de sécurité et de sérénité. Pfeffer renonce à l'idée humaine d'un Dieu rigide, effrayant et punitif. Les sirènes de son imagination ne sacrifieront pas leur voix pour un prince, mais distribueront plutôt des cartes sous l'eau.

La nature est revenue, et dans la forêt erre une femme louve sauvage, profitant de sa sérénité et de sa liberté.