Les rois morts
Artistes : Charly Bechaimont, Rudy Dumas et Romuald Jandolo
Commissariat : Elora Weill-Engerer
05 juillet – 02 août 2025
Le Journal d’un bourgeois de Paris rapporte, en août 1427, l’arrivée des « Bohémiens » dans la
capitale. Douze pénitents à cheval en composent l’avant-garde : dix hommes, un duc et un comte
disent venir de Basse-Egypte où ils avaient aussi un roi et une reine1. Le reste du cortège, 120
personnes, les rejoint quelques jours après. Mais l’entrée de la ville leur est interdite et ils sont logés
par décision de justice dans la Chapelle Saint-Denis, entourés des rois morts. En 2010, c’est le parvis
de cette même Basilique de Saint-Denis qui est choisi par l’association La Voix des Roms pour
célébrer une première fête de l’insurrection gitane sur le territoire français2. Cette fête, connue à
l’international comme le Romani Resistance Day, commémore la révolte du 16 mai 1944 au « camp
des familles tsiganes » de Auschwitz-Birkenau.
PROJECT ROOM
Tai Shani
Curator : Camille Bréchignac
Cette présentation marque la première exposition personnelle en France du travail de Tai Shani, figure
majeure de l'art contemporain britannique, lauréate du Turner Prize en 2019. Son œuvre, qu’elle a
longtemps mené à la marge des canaux traditionnels de l’art contemporain, a pourtant contribué à
redéfinir les frontières entre fiction et réalité, imaginaire et politique, influençant beaucoup d’artistes qui
émergent aujourd’hui internationalement. Bien que de taille modeste, cette exposition réunit plusieurs des
dynamiques qui caractérisent son travail : un esprit spéculatif, mêlant références historiques et
imagination de nouveaux possibles, une forte dimension narrative et poétique, une esthétique chimérique
où se mêlent le baroque, le pop, le gothique et le religieux, ainsi qu’un engagement à réinventer nos
rapports à l’histoire, au corps et à la communauté.
Le film qui ouvre l’exposition constitue à la fois un seuil et une clé d’entrée dans l’univers dense et
stratifié de Tai Shani. D’une durée de 19 minutes, ce long monologue poétique et opaque se présente
comme une matrice cosmogonique, dans laquelle s’agencent différentes strates de registres —
philosophique, géologique, mythologique, utopique et dystopique — qui se développent plus tard dans la
salle principale de l’exposition. La nature non-linéaire de sa narration instaure un régime de la
fragmentation : le sens n’est pas directement accessible et implique un vagabondage à travers plusieurs
idées. L’audience, placée derrière le trou de la serrure,
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