Les Oripeaux
Jamais deux sans trois. Fidélité d’une galeriste, loyauté d’un artiste. Cette troisième exposition de Youcef Korichi à la galerie Suzanne Tarasieve célèbre un peintre qui, à l’heure de la frivolité brandie comme un étendard, comme s’il fallait vivre avec cet air de ne pas y toucher, a décidé, au contraire, de ne pas se donner d’air afin, bien au contraire, de toucher — le pigment, la toile, le pinceau, nos cœurs, le réel qui toujours échappe, le visible qui sans cesse se dérobe. Rien de plus sérieux que la peinture qui donne à voir les angles morts, les silences rétiniens, qui relance toujours les dés afin de savoir ce que l’on voit, et ce que l’on vit. Rien de plus sérieux que le métier de galeriste qui donne à voir ceux qui donnent à voir, qui met en abîme le mystère de la présence. Épiphanie infinie où le secret — pierre de Rosette, test de Rorschach, empreinte dans le sable — menace toujours d’être dévoilé, comme dans ces tableaux de Korichi qui, soudainement, paraissent déchirer le voile et déciller nos yeux.
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