Depuis le XVIIe siècle, le Mobilier national est un haut lieu de patrimoine et de création contemporaine. Pour répondre à ses missions, l’institution s’est toujours délestée, après avis d’un comité scientifique, de meubles stockés, inutilisés depuis longtemps et qui ont perdu leur caractère patrimonial. Ces pièces, jusqu’alors inaliénables, deviennent « aliénées ». Elles peuvent alors être détruites, vendues ou même réutilisées pour récupérer les matériaux dont elles sont composés.
Dans le cadre d’une démarche innovante et écologique, le Mobilier national a choisi de confier certaines de ces pièces à des artistes plasticiens. Pour la deuxième promotion des Aliénés, ce sont ainsi trente-neuf créateurs contemporains qui ont eu « carte blanche » pour réinterpréter, selon leur sensibilité, ce mobilier ancien et de peu de valeur patrimoniale afin qu’il puisse réintégrer les collections du Mobilier national.
Derrière le titre équivoque Les Aliénés se dissimule un programme de valorisation des collections de l’ancien Garde meuble royal, en prise avec les réflexions sociétales et environnementales de notre époque.