Les relations entre l’œuvre de Leonor Fini (1907-1996) et la littérature sont au centre de cette exposition. Alors que le modernisme n’a eu de cesse de se méfier du récit, le Surréalisme au contraire a célébré les noces fécondes du texte et de l’image. Du Premier manifeste dont on fête cette année le centenaire, pourtant, la peinture est absente. En avril 1925, le provocateur Pierre Naville va jusqu’à affirmer, dans la troisième livraison de La Révolution surréaliste : plus personne n’ignore qu’il n’y a pas de peinture surréaliste. Ni les traits du crayon livré au hasard des gestes, ni l’image retraçant les figures de rêve, ni les fantaisies imaginatives, c’est bien entendu, ne peuvent être ainsi qualifiées. Réagissant à cette attitude négatrice, André Breton lui-même s’attelle à la suite à son ouvrage programmatique Le surréalisme et la peinture, dans lequel il affirme que l’œuvre plastique, pour répondre à la nécessité…