LENNY RÉBÉRÉ
« Tous ceux qui ont continué à courir », c’est l’histoire d’une nuit sombre dans une station balnéaire, une soirée peuplée de corps anonymes dont il ne reste que des fragments. Lenny Rébéré déroule ce scénario au travers d’œuvres qui sont autant de bribes d’une déambulation nocturne oscillant entre liesse et angoisse.
Tout commence en bord de mer. Des individus sans individualité, agrégats de pixels, nagent, jouent, se promènent. Les corps se dissolvent progressivement et se mêlent aux vagues, devenues nuées. Catastrophe (sur)naturelle ou glitch dans la matrice ? Cette scène a été capturée par l’œil voyeur de caméras de vidéosurveillance dont le streaming live est à portée de connexion internet. Encapsulée et immergée dans un liquide huileux, elle semble n’être plus qu’un souvenir flou figé dans du formol.
Mettons nos prothèses numériques de côté et mêlons-nous à la fête, un verre à la main. L’ambiance moite des soirées d’étés où l’orage point après une journée caniculaire se fait sentir. Des corps présents, il ne reste que des parcelles toutes parcourues d’une perturbation rampante qui les distord ou les morcèle.
Des grands formats composés de verre sablé – première itération de cette technique dans le travail de l’artiste – et encré de présences spectrales révèlent à l’arrière-plan de mystérieuses peintures dans les interstices de lumière où la pénombre de l’encre ne s’est pas immiscée. Par un montage offline d’images nées ou trouvées online, Lenny Rébéré réalise un morphing analogique qui provoque d’inquiétantes déformations dans les corps, auquel vient se mêler in situ notre propre réflexion
Romy HAMMOND
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