Après l’adaptation signée Yves Robert des illustres La Gloire de mon père et Le Château de ma mère, tous deux écrits en 1957 par Marcel Pagnol, la mélancolie proustienne de l’auteur revient sur le devant de la scène. Et qui mieux que le réalisateur des Choristes (2004), grand amateur d’épopées enfantines sur fond d’ambiances rétro, pour s’emparer du Temps des secrets ?

Une ode à la fin de l’innocence

Tourné dans la maison qui servit de cadre aux adaptations d’Yves Robert, le film adopte un décor fait de collines à perte de vue où, dans la chaleur de l’été, les marseillais communient avec la nature. C’est le cas du jeune Marcel – campé par l’impressionnant Léo Campion, dont c’est le premier rôle – qui, comme à chaque belle saison, retrouve sa maison de vacances et son grand ami le paysan Lili. Mais les années passent et le jeune garçon connaît bientôt ses premières amours et désillusions.

Jamais adapté auparavant, Le Temps des secrets permet à Christophe Barratier de conjuguer la solaire insouciance des premiers tomes signés Pagnol à une gravité nouvelle, où plane l’ombre du mensonge. En résulte un récit d’apprentissage dont l’étonnante modernité ravira toute la famille, tant pour son apparente simplicité que pour sa profondeur thématique, où se côtoient fracture sociale et féminisme. Le tout raconté avec la douceur propre aux paradis perdus de l’enfance.

NOUS IRONS BOIRE UN VERRE ENSEMBLE APRES LA SEANCE !