De 1967 à 1977, deux jeunes photographes, François-Xavier Bouchart (1946-1993) et Léon Claude Vénézia (1941-2013) arpentent les rues du Paris populaire, principalement celles de ce que furent les villages de Belleville et de Ménilmontant. Ils documentent l’effervescence de la vie locale, le tissu urbain en pleine métamorphose où les immeubles, souvent insalubres, et les devantures colorées des commerces laisseront place aux tristes barres HLM.
Soixante-cing tirages contemporains proposés en édition limitée à quinze exemplaires.
Pour capturer ce qui allait disparaitre, ils choisissent principalement la couleur et l’utilisation de diapositives Kodachrome ou Ektachrome, là où les photographes humanistes privilégient le noir et blanc, à l’instar de Willy Ronis dont le travail sur ces quartiers fait partie de la mémoire collective. Faisant écho à La vie devant soi d’Ajar/Gary, ils s’intéressent aux enfants jouant dans la rue en toute liberté, aux cafés fréquentés par les ouvriers français et immigrés, aux cours intérieures, où les ménagères se côtoient en étendant le linge et les concierges veillent telles les vigies du quartier.