Où est-elle enterrée ?
L’archéologue dominicaine Kathleen Martinez a son idée sur la question : "Si on a une chance de retrouver le tombeau de Cléopâtre, c’est à Taposiris Magna." Ce site, à l’ouest d’Alexandrie, était un centre religieux dédié notamment à la déesse Isis. "Le nom d’Isis signifie “trône”. Il est donc toujours associé au pouvoir politique", explique Sheila Ager, historienne à l’université canadienne de Waterloo. De quoi appuyer la thèse de Kathleen Martinez, qui fouille les lieux depuis 2002. Si elle a exhumé de nombreuses momies, manquent toujours celles de Cléopâtre et de son amant, Marc Antoine. Une telle découverte rappellerait celle du tombeau de Toutânkhamon, en 1922.
Morte en reine
La plupart des sources accréditent la thèse du suicide. Soit par le biais d’une épingle à cheveux empoisonnée, avec laquelle elle se serait piquée. Soit après s’être fait livrer un panier de figues au fond duquel se trouvaient deux serpents qu’elle aurait utilisés pour se faire mordre. Une seconde version qui collerait parfaitement à son statut : "Dans la mythologie égyptienne, explique l’historienne Virginie Girod, mourir d’une piqûre de serpent est, pour une reine, la garantie d’aller directement au paradis des Égyptiens."
Polyglotte émérite
Selon Plutarque, la fille du pharaon Ptolémée XII parlait neuf langues. Pas forcément une qualité pour les Romains, qui considéraient que le latin et le grec suffisaient, les autres dialectes étant, selon eux, réservés aux barbares. « Elle est toutefois la seule souveraine de la lignée ptolémaïque à avoir appris l’égyptien, langue de ses 7 millions de sujets », indique la biographe Stacy Schiff.
Son visage reconstitué
Ce documentaire révèle un visage bien différent de celui d’Elizabeth Taylor, la Cléopâtre du film de Joseph L. Mankiewicz, sorti en 1963, grâce à une pièce de monnaie retrouvée à l’intérieur d’un autel de Taposiris Magna. Sur une face est gravé son nom en grec ancien, Kleopatras, tandis que l’autre est frappée à son effigie. Malgré l’usure du métal, les scientifiques s’en sont servis pour reconstituer, en 3D, la tête de la reine.
Une image déformée par Rome
Cléopâtre faisait de l’ombre à Rome. Elle constituait un élément gênant, qu’il fallait discréditer : "Son poids politique a été exagéré, à l’initiative d’Octave, selon Stacy Schiff, auteure de Cléopâtre, biographie publiée en 2010. L’empereur romain avait besoin de la faire passer pour une ennemie redoutable. Elle a été dépeinte plus riche, plus machiavélique, plus séductrice qu’elle ne l’était réellement. Cléopâtre était puissante. Mais jamais autant que la littérature romaine ne l’a laissé entendre."