Les résonances autobiographiques nourrissent-elles l’humeur noire d’Alceste qui, pour haïr une personne, décide de haïr la terre entière ?
Le sociétaire Clément Hervieu-Léger explore le tempérament de « l’atrabilaire amoureux », son combat contre la fatigue de soi et sa solitude. L’œuvre donne à voir une société libérée de l’emprise parentale et religieuse, dont le vernis social s’écaille lorsque surgit le désir. Poussés à bout par la radicalité d’Alceste prêt à renoncer à toute forme de mondanité, les personnages dévoilent, le temps d’une journée, les contradictions du genre humain soumis à un cœur que la raison ne connaît point. Ils composent un microcosme social qui prend place non dans l’ambiance feutrée d’un salon mais dans un espace ouvert, le palier d’un hôtel particulier en réfection. Le décor est un lieu en mouvement, la métaphore de ce que doit être, selon le metteur en scène, le répertoire « qui évolue, complètement dans son siècle, mais nourri des siècles précédents et tourné déjà vers le siècle à venir.
J’appartiens à un théâtre de répertoire, dit Clément Hervieu-Léger, et je me dis que si l’on ne pose pas un regard neuf sur les œuvres, alors ce théâtre de répertoire n’a plus lieu d’être ».
Comédie en 5 actes et en vers
Spectacle créé le 12 avril 2014 Salle Richelieu
Date de création de l’œuvre : 4 juin 1666 au Théâtre du Palais-Royal
Date de création à la Comédie-Française : 27 août 1680 au Théâtre de l’Hôtel Guénégaud
2734 représentations de l’œuvre par la Comédie-Française depuis la création dont 140 dans cette mise en scène