Par les rues ou les chemins, c’est en passant, l’oeil aux aguets, que les sujets de ses peintures s’offrent à elle. Des traces, des riens, l’insignifiance d’une banalité deviennent essentiels. L’ombre d’un arbre qui s’étire sur le mur effrité, la bâche couvrant une façade qui ondule au vent, le sac abandonné sur le trottoir, la porte au bois ruiné close sur l’inconnu, ces images défilent comme les pages sans cesse feuilletées d’un livre, celui de la mémoire de l’artiste qui contient tant d’oeuvres de maîtres admirés. La lente érosion ou le ravage des flammes, c’est le temps qui passe, comme passent les nuages, et parfois s’invite la poésie lorsque passe l’oiseau.

Anna Jeretic nous présente des peintures, gravures, sculptures, calligraphies et installations réalisées dans son jardin sauvage, qui lie sa maison à ses ateliers.

Sa série de gravures en couleur d’aquatinte révèle une technique personnelle expérimentale, et dans ses peintures, elle explore les différentes possibilités d’exprimer l’esthétique du sauvage.

Membre de l’association pour la protection de la nature sauvage « Tendua », du 6e arrondissement, elle aime juxtaposer le sauvage et le familier, le lointain et le proche.