La pièce se déroule en 1759 à l’est de l’Angleterre. Un groupe de femmes qui vaquent à leurs tâches ménagères est coopté pour constituer un «jury de mères de famille».

Enfermées dans une pièce du palais de justice local, sous le regard d’un huissier contraint au silence, elles doivent déterminer si une jeune femme, condamnée à être pendue pour meurtre, est enceinte ou non.

Selon les lois de l’époque, seule la confirmation de sa grossesse pourrait la faire échapper à la peine de mort.

Amatrice des dramaturgies britanniques contemporaines et de leurs partitions textuelles à la précision d’orfèvre, la metteuse en scène Chloé Dabert nous fait découvrir, avec Le Firmament de Lucy Kirkwood, autrice britannique née en 1984, une histoire puissante à l’intrigue savamment construite.

Le suspense et l’urgence y sont omniprésents, à travers une langue libre, faite de brutalité, d’humour et de modernité.

C’est l’occasion pour elle de réunir pour une grande forme théâtrale seize comédiennes et comédiens d’âges et d’origines différents.

Placées dans une situation extraordinaire et sous tension, ce ne sont plus douze hommes en colère mais douze femmes ordinaires et imparfaites qui doivent décider du sort de l’accusée. Les questions de pouvoir et de justice se mêlent alors aux préoccupations pratiques comme le ménage et la dentition des bébés, tandis que la mission de ces femmes exige une discussion franche sur le corps féminin.

Justice, patriarcat, place des femmes, tabous sur la maternité, bonne conscience de la classe dominante, haine du peuple envers les plus riches, nationalisme… Le Firmament tisse des liens entre les temps et les lieux. Saisissant les réalités désordonnées de la vie, mêlant tragédie et comédie, la pièce fait résonner brillamment des thèmes toujours d’actualité.

«Il nous est presque impossible de prendre la bonne décision. Mais n’allons-nous pas essayer?»
Lucy Kirkwood, Le Firmament

Rencontre avec l’équipe artistique à l’issue de la représentation du Firmament modérée par Stéphanie Hennette-Vauchez.