Le diable n'existe pas
film iranien VO ST
ours d'or Berlin 2020
C'est un film à sketches -on dira plutôt « film à chapitres » pour ne pas donner l'impression qu'on rigole. La forme du film a été dictée par les circonstances exceptionnelles de son tournage. Un homme normal, mari, père, fils admirable, a du mal à dormir : qu'est-ce qui le préoccupe ? Un gardien de prison refuse de donner la mort : arrivera-t-il à s'échapper ? Un soldat revient au pays demander sa copine en mariage : va-t-elle accepter ? Une jeune étudiante retourne en Iran passer les vacances chez son oncle et sa tante : quel secret de famille va-t-elle découvrir ? Quatre films en un, chacun faisant appel à une cinégénie et à des techniques de genre ahurissantes de maîtrise -a-t-on vu un film clandestin aussi bien shooté, monté et écrit ? Le thriller, le huis clos, le mélodrame familial qui tord le bide, l'intrigue à twist... Le premier « sketch » se termine ainsi sur une bonne baffe surprise ; le deuxième est un véritable petit film d'évasion chronométré tourné fusil au poing et caméra à l'épaule, excitant comme du Carpenter 70s (même la musique joue une basse tachycardique). Si chaque chapitre possède sa propre structure et sa propre forme, il n'est pas interdit de tenter de les relier après coup en jouant sur les similitudes et les connexiosn, comme faisant partie d'une seule et même intrigue générale. Dont le point commun est la peine de mort en Iran, et il faudrait bien se garder de traiter cela comme un sujet exotique venu des antipodes tant on sent bien -et le film nous renvoie cette angoisse- qu'elle pourra revenir, comme ça, un jour, aussi bien chez nous que partout ailleurs.
le masque est obligatoire le pass sanitaire également