JACQUES HENRI LARTIGUE DIVINEMENT SPORT
Lartigue n'est pas un photographe sportif, c’est un photographe total », dit de lui Marion Perceval, directrice de la Donation Lartigue. A quelques semaines des JO de Paris, Polka présente le travail de l’artiste dans le cadre du grande exposition hommage à la galerie Polka, du 31 mai au 13 juillet. De la Belle Epoque aux années 1980, il a photographié tout ce qui bougeait : matchs de tennis, épreuves de ballon ou d’aviron, jeux de plage, divertissements à ski, sur neige ou sur eau, courses automobiles, mais aussi les concours d’élégance qui se tenaient aux abords des terrains…
Car loin de l’effort et de la sueur, Jacques Henri Lartigue aimait le sport pour la beauté du geste. Et de l’art de vivre en plein air.
Dans l’atmosphère d’anglomanie qui se développe à la Belle Epoque, l’idéal du sport en tant qu’art de vivre s’impose à la bourgeoisie française comme un loisir quasi aristocratique, à l’image de ce qu’il est pour les élites britanniques formées dans les très prestigieuses écoles et universités d’Eton, de Cambridge ou d’Oxford… Pas étonnant de retrouver Jacques Henri Lartigue au coeur de cette jet-set, à Biarritz ou à Nice. Pour autant, Lartigue n’est pas, au sens propre, un athlète. C’est un sportsman.
Les membres de sa famille comptent parmi les premiers vacanciers à fréquenter, avant la Première Guerre mondiale, les Alpes françaises ou suisses, où, sous le regard médusé des locaux, ils s’adonnent au ski nordique. Ses images racontent ce temps où le sport était pratiqué en vêtements civils. Il est vrai que Suzanne Lenglen, saisie à l’entraînement à Nice en en mai 1921, joue toujours en robe longue. Et que René Lacoste n’a pas encore découpé aux ciseaux les manches de sa chemise de ville pour libérer son geste.
Contemporain de l’apparition de l’automobile et de l’avion, Jacques Henri Lartigue se passionne aussi pour les machines, qui font du XXe siècle celui de l’accélération. Le peuple de regardeurs chics, portant canotier ou haut-de-forme, qui naît au bord des routes ou le long des champs de courses n’échappe pas non plus à l’oeil du photographe...
Entre 2014 et 2023, Nicolas Comment s’est rendu à plusieurs reprises à Saint-Tropez. D’abord pour y rejoindre son ami le chanteur et musicien Christophe. Et, pendant les confinements de 2020 et 2021, pour s’y réfugier. La série Blue movie, raconte l’aventure d’une famille parisienne qui va vivre le Sud hors saison.
La destination est mythique : la Côte d’Azur, ou French Riviera, a fait rêver de nombreux artistes. En 2014, Nicolas Comment y séjourne pour la première fois, invité par le chanteur Christophe à venir écrire sur son bateau, qui mouille à Port Grimaud, dans la baie des Canoubiers. Le photographe y passe une semaine à bavarder, à travailler et à rire de bon coeur avec l’interprète des Mots bleus. Une amitié naît. Les deux compères se revoient fréquemment, entre Tanger et Paris.
Lors du premier confinement, en marge de la pandémie de Covid, Nicolas Comment retrouve Saint-Tropez. « Nous étions prisonniers de notre appartement parisien, et là-bas on a commencé à respirer », explique le photographe. Le confinement rend à la station balnéaire des stars son charme d’antan, celui qui a fait succomber Brigitte Bardot dans les années 1950 et beaucoup de touristes et badauds par la suite.
A l’abri, Nicolas Comment photographie sa compagne et muse Milo McMullen, leur fille Unica et toute la bande d’amis qui s’est réfugiée là. Ils s’appellent Zula, Marie, Audrey, Amandine, Carine, Scarlett, Charles, Marc-Ernest. A travers l’objectif de Nicolas, sur les terres du Fauvisme, et dans les pas de quelques icônes de l’histoire du médium convoquées – Willy Ronis, Bernard Plossu –, ils vont vivre et relire la légende lumineuse de Saint-Tropez