C’est quoi, être un homme ? Ou juste un mec bien, un bon amant, un bon fils ou un bon père ? Qu’en est-il de la masculinité alors qu’il demeure aujourd’hui si difficile de bousculer les codes du patriarcat ? La Tendresse réunit sur le plateau des jeunes hommes qui, par la parole ou la danse, viennent raconter leur parcours, unis dans des mouvements choraux à travers des tableaux guerriers, leur fascination pour le cinéma ou l’importance du sport et des vestiaires.
Après Désobéir, la metteuse en scène Julie Berès, toujours en compagnie de sa collaboratrice Lisa Guez et l’écrivain dramaturge Kevin Keiss, passe des filles qui devaient mentir aux autres pour s’affranchir de l’ordre familial, sociétal ou traditionnel à une « bande d’hommes » aux mensonges bien différents. Plus qu’aux autres, c’est à soi-même ici que l’on ment, afin de correspondre à une « fabrique du masculin ». Dans La Tendresse, l’édifice vacille pour laisser apparaître avec finesse des failles, des faiblesses, des incohérences, qui témoignent de parcours différents mais qui se rejoignent par leurs injonctions contradictoires.
En interrogeant leur endurcissement, en acceptant leur vulnérabilité, les interprètes de La Tendresse mettent en mouvement, à l’heure de leurs premières expériences, paroles de rage ou d’intimité, physicalité tonique ou délicate, et tentent de déplacer toute assignation, face à leurs désirs troubles de domination ou de performance. En déconstruisant ce modèle masculin sous nos yeux, Julie Berès nous invite à découvrir, dans une dimension éminemment politique, ces jeunes souvent en marge de leur famille ou de leur communauté, et crée une véritable empathie par cette rencontre avec des hommes remarquables.
« Il n'existe nulle part un malheur étanche uniquement féminin, ni un avilissement qui blesse les filles sans éclabousser les pères […] »
La représentation est à 20h00
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