Une Douleur exhumée, inattendue et qu’on retrouve pourtant avec plaisir :
l’Athénée reprend une adaptation de Marguerite Duras mise en scène en 2008 par Patrice Chéreau et Thierry Thieû Niang.
Écrit en 1985, ce récit autobiographique suit l’auteure dans un parcours insupportable miné par l’attente.
A Paris, en 1945, seule, elle cherche à savoir ce qu’est devenu son mari, l’écrivain et résistant Robert Antelme, alias « Robert L. », déporté politique en juin 1944 en Allemagne.
Par-delà la description du chaos de l’époque (« la Résistance, la Libération, les camps, cette période impensable et qu’on a oubliée », expliquait Chéreau), ou de celle des soldats retrouvant leur foyer, le texte interroge l’incassable fragilité de l’espoir et les modulations du sentiment amoureux.
Marguerite retrouvera-t-elle son mari ? Dans quel état ? Quel amour après l’absence ? Après la résurrection ?
Sur scène, Dominique Blanc, complice de Chéreau qui l’avait dirigée dans Phèdre ou encore Peer Gynt, s’empare à nouveau du récit de Duras, pour lequel elle avait reçu le Molière de la meilleure comédienne en 2010.
Et, en l’absence du metteur en scène décédé en 2013, Thierry Thieû Niang supervise la reprise de leur travail commun.
Une résurrection, artistique cette fois, d’un monologue terrible que l’auteure décrivait ainsi en préambule de son texte : « La douleur est une des choses les plus importantes de ma vie. » A l’époque, peut-être était-elle même sa vie.
Sous l'oeil de Thierry Thieû Niang
Création et régie lumière Gilles Bottachi • Régie son distribution en cours • Régie générale Paul Besnard