LA COMMUNE DE PARIS - LE PERE LACHAISE - LE MUR DES FEDERES
IL S'AGIT D'UNE BALADE
Combats au Père Lachaise – 27 mai 1871 © Dessin de D. Vierge, d’après un croquis de Robida – Le Monde illustré
Celles et ceux qui s’intéressent à l’histoire de la Commune de Paris connaissent bien entendu le Mur des Fédérés du Père Lachaise, lieu de mémoire où se réunissent à la fin de chaque mois de mai les progressistes de tous les courants pour rendre hommage aux morts et aux espoirs de 1871.
Alors que les rescapés de la Commune se dirigent vers Belleville et la rue Haxo depuis les 11ème et 12ème arrondissements, les quartiers de Charonne et de la Place du Trône (Nation) ne sont plus en mesure de résister aux attaques versaillaises. De nombreux insurgés investissent alors le cimetière du Père Lachaise, qui a l’avantage d’offrir un panorama dégagé aux artilleurs. Deux batteries de canons ont déjà été installées sur les promontoires au nord-ouest du cimetière, près des tombes du duc de Morny et du consul Félix de Beaujour. Véritable pyramide funéraire, la dernière demeure du diplomate est la plus haute sépulture du cimetière. Des témoignages évoquent le repos que prirent certains révolutionnaires sous son refuge avant les dernières heures de lutte.
Investi aux alentours de 4 heures du matin le samedi 27 mai, le Père Lachaise résiste plusieurs heures aux assauts versaillais. Les troupes de Thiers parviennent à trouer des passages dans le mur d’enceinte du cimetière, en particulier depuis la rue des Rondeaux. Encerclés par l’ennemi, désormais forcés de combattre au corps à corps, 147 insurgés finissent par se rendre. Ils seront malgré tout fusillés puis ensevelis devant l’actuel Mur des Fédérés, accompagnés de nombreuses autres victimes exécutées dans les quartiers environnants. En 1904, une plaque est fixée au centre du mur, situé au sud-est du cimetière. Elle porte la mention suivante : “Aux morts de la Commune, 21-28 mai 1871”. Des œillets rouges fleurissent chaque printemps son pourtour.