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Sortie n° 22708611, créée le 03 04 2024
La cible vivante de anthony mann
Sponsor
Organisateur
Date de la sortie
Heure de début
Samedi 06 Avril 2024

Inscriptions & désinscriptions jusqu'à :
L'heure de la sortie
16:30
Descriptif de la sortie
  • La cible vivante, The great Flamarion, Anthony Mann, 1945

     La cible vivante, The great Flamarion, Anthony Mann, 1945 

    C’est sans doute le meilleur d’Anthony Mann qui se trouve dans le film noir. Certes on peut apprécier aussi ses westerns qui malgré le mollasson James Stewart possèdent des belles qualités, mais il terminera sa carrière en tournant des monstruosités ruineuses comme El Cid ou The fall of the roman empire. Cependant, non seulement il a fait ses classes dans le film noir, mais il a contribué à en fixer les codes. Max Alvarez a consacré un ouvrage entier qui montre cet apport[1]. Dans cet ouvrage il montre combien ce genre était stimulant pour des jeunes réalisateurs, même quand ils travaillaient avec des budgets étroits sur de très courtes unité de temps. Comme je l’ai souvent répété, le film noir est un véhicule propice à travailler les formes esthétiques et à approfondir la grammaire cinématographique. Si ce travail est déjà bien avancé avant l’éclosion du cycle classique du film noir, il va se renforcer avec lui. Le noir et blanc est propice à cette réflexion parce que par définition il n’est pas réaliste et donc permet des avancées poétiques que la couleur mettre beaucoup de temps à trouver. Là encore le film noir, notamment Melville, jouera un rôle décisif, en retravaillant les couleurs pour leur donner un ton pastellisé qui oublie le réalisme pour aller vers le rêve ou le cauchemar. Avec The great Flamarion nous n’en sommes pas là. Ce sont encore les balbutiements d’Anthony Mann, et nous n’en sommes qu’au début du cycle classique du film noir. Le film présente de nombreux points communs avec Out of the past de Jacques Tourneur qui va sortir deux ans plus tard, avec sans doute bien moins de moyens[2]. Une partie du film sera d’ailleurs sensée se passer au Mexique, décor qui va devenir fréquent dans le film noir de la seconde moitié des années quarante et où Anthony Mann va situer un peu plus tard Border incident.  

    La cible vivante, The great Flamarion, Anthony Mann, 1945 

    Le scénario est inspiré d’un personnage qu’on trouve dans une nouvelle de Vicki Baum qui a été publier en 1936 dans le magazine Collier’s en 1936 et intitulée Big shot. Vicki Baum était un auteur autrichien chouchoutée par le cinéma. Ses romans qui ont défini le genre « grand hôtel », avec romance, luxe et mélancolie, étaient d’énormes succès dans le monde entier, et naturellement le cinéma s'y est intéressé. Collier’s était un magazine hebdomadaire plutôt chic où des auteurs comme Hemingway ont pu publier[3]. De grands réalisateurs américains, Edmond Goulding, Nicholas Ray, mais aussi français, Marc Allégret, René Clément ou Henri Decoin, l’ont adaptée. Dans la nouvelle l’histoire se passe en Europe centrale, et dans le milieu du cirque. Flamarion ne s’appelle pas Flamarion, mais Brandt, nom d’emprunt que prendra Flamarion lorsqu’il se rendra à l’Hôtel Empire. Sans doute le fait que Vicki Baum soit d’origine autrichienne et que le film soit produit par le frère de Billy Wilder, explique la proximité de cette histoire avec Der Blue angel, mais encore avec Scarlet street de Fritz Lang qui sera tourné la même année où on retrouvera Dan Durya, mais également une sorte de vieil homme qui est frappé par la déchéance. 

    La cible vivante, The great Flamarion, Anthony Mann, 1945 

    Après un coup de feu un homme s’enfuit des coulisses par une trappe 

    Flamarion, un tireur d’élite, a mis au point une attraction célèbre et rentable, il joue sur scène les maris jaloux surprenant sa femme en galante compagnie. Il leur tire dessus, en coupant une bretelle, une fleur, un verre. Les deux faire-valoir de ce numéro sont dans la vie mari et femme. Mais Al Wallace s’est mis à boire au risque de faire rater le numéro. Dans la vraie vie c’est lui le jaloux, et Connie, sa femme tente de s’en débarrasser en séduisant Flamarion, un homme taciturne et solitaire. L’idée de Connie est de faire assassiner Al par Flamarion qui devient de plus en plus impossible. Manipulatrice, elle est par ailleurs en affaire avec un acrobate à vélo, Eddie. Al boit, et Connie demande de l’aide à Flamarion qui va lui proposer de l’aider financièrement. Mais Al prend très mal les propositions de Flamarion. Entre temps Connie est arrivée à séduire Flamarion qui finit par accepter de tuer Al, pensant qu’elle le rejoindrait ensuite et qu’ils pourraient refaire leur vie ensemble. Il tue Ale d’une balle dans le cœur. La justice pense qu’il s’agit d’un accident car Al était ivre. Mais Connie prétextant la prudence prétend prendre du champ et rejoindre trois mois plus tard Flamarion à Chicago. Mais elle ne viendra pas, préférant suivre Eddie jusqu’au Mexique où elle dépensera les dix mille dollars que Flamarion lui avait donnés et rendra une nouvelle fois Eddie jaloux des flirts qu’elle engage dans les coulisses du music-hall. Celui-ci l’ayant longtemps attendue va se lancer à sa recherche, délaissant son métier et se ruinant. Il va la retrouver au Mexique. Il va l’étrangler, mais Connie s’est emparée de son révolver et le blesse mortellement. Flamarion meurt en racontant son histoire au clown. 

    La cible vivante, The great Flamarion, Anthony Mann, 1945 

    Flamarion a un numéro de music-hall d’homme jaloux 

    C’est un scénario assez astucieux, malgré la banalité de l’histoire, parce qu’il y a cette idée de trios qui se forment et se déforment au gré des circonstance. Flamarion n’est qu’un des éléments de ces figures géométriques. Au départ nous avons le trio le mari, la femme et le patron de cette petite entreprise. La femme veut se débarrasser du mari pour former un nouveau trio avec son patron et son amant. Du coup, c’est bien Connie qui est maitresse du jeu. Elle est le pivot de l’histoire. L’histoire se déplace ainsi du drame de la jalousie au portrait d’une femme émancipée dont le but est de détruire les hommes qui l’approche. L’acrobate à vélo sera la nouvelle victime de cette volonté destructrice. On pourrait se contenter de dire que ce film trace le portrait d’une femme mauvaise. Mais ce serait nier sa propre volonté de puissance, son individualité. Bien entendu elle ment, et en ce sens elle ressemble assez à Kathie Moffett dans Out of the past que nous avons évoqué ci-dessus. Cependant elle aurait pu se contenter de prendre ce que lui donnait Flamarion et de rester tranquille, mais elle va au contraire préférer la vie itinérante des artistes de music-hall, même si cela ne lui rapporte pas grand-chose.  

    La cible vivante, The great Flamarion, Anthony Mann, 1945

    Connie a fini par séduire Flamarion 

    C’est comme si le thème de la jalousie était revisité par le regard ironique d’une femme émancipée. Flamarion est un homme dur et solitaire, blasé, et pourtant il va se laisser prendre au piège de la passion. Ce qui, à son âge, n’est pas du tout raisonnable. Mais lui aussi va préférer se ruiner que d’oublier Connie. Celle-ci a d’ailleurs des excuses, Al, son mari, la traite comme si elle était sa propriété, il exige beaucoup d’elle, et lui défend de le quitter, en lui suggérant un ignoble chantage pour toutes les malversations qu’elle a commises dans le passé. Eddie est une sorte de bellâtre qui prend son plaisir comme il vient, et pourtant lui aussi finira par sombrer dans la jalousie quand Connie va prendre d’autres amants qu’elle apprécie pour leurs muscles. Elle méprise Flamarion, elle lui crache à la figure sa vieillesse et son caractère taciturne. Ce faisant elle se retrouve dans la même position que Lola-Lola en face du professeur Rath dans Der blue angle de Joseph Von Sternberg. 

    La cible vivante, The great Flamarion, Anthony Mann, 1945 

    Connie est amoureuse d’un acrobate à vélo 

    Mais toutes ces aventures n’existeraient peut-être pas dans un autre milieu que celui de ces saltimbanques qui répètent jour après jour les mêmes numéros éculés, courant de ville en ville pour trouver un public conciliant. Il ne faut surtout pas prendre ce décor pour un simple décor. En effet, Anthony Mann va décrire minutieusement ce milieu où sont produits des loisirs populaires. Il y a un regard compatissant envers ces artistes de petite renommée. C’est de l’Amérique profonde dont il s’agit, et c’est très souvent cette Amérique besogneuse qui est le vrai sujet du film noir. L’austère Flamarion va tâter du grand luxe lorsqu’il loue une suite nuptiale dans l’Hôtel Empire de Chicago, croyant ou faignant de croire qu’il va connaître une lune de miel avec la belle Connie. Plus dure sera la chute quand il comprendra que sa romance tourne à vide. Il va passer de l’hôtel de luxe à la déchéance totale, c’est au fond Connie qui lui dévoile les pièges de l’amour.  

    La cible vivante, The great Flamarion, Anthony Mann, 1945

    Flamarion propose de l’argent à Wallace 

    C’est un film à petit budget avec des acteurs de second rang, du moins à l’époque, Erich Von Stroheim n’est plus que l’ombre de lui-même. Et Dan Durya n’est pas encore le grand acteur qu’il va devenir par la suite. Produit par le studio Republic, il y a très peu de décor, presque pas d’extérieurs. Mais c’est tout de même assez soigné. Le récit est construit à partir d’un long flashback, avec la voix mourante de Flamarion qui va raconter son histoire amère. Il est en effet tombé des cintres d’un théâtre et il va être assisté par un clown compatissant. Anthony Mann utilise ds formes singulières pour donner du caractère à son film. On retrouve beaucoup de figures du film noir, les miroirs, les éclairages diffus. Mais on trouve aussi cette vision d’un homme, Flamarion, qui passe par une trappe pour tenter d’échapper à son destin. Plus important, les jeux sado-masochistes entre Flamarion et Connie sont souligné par l’utilisation d’un revolver. C’est d’abord Flamarion qui déshabille Connie avec ce revolver qui coupe se bretelle, puis, c’est Connie qui inversera la problématique et qui pointera l’arme sur Flamarion et le tuera, celui-ci allant volontairement à la rencontre de la mort. Le film ne durant qu’à peine une heure et quart, il y a beaucoup d’ellipses, notamment le procès de Flamarion qui est expédié en quelque secondes. Pour le reste il y a de beaux mouvements de caméra qui vont donner vie au monde du music-hall et ses coulisses. Dans les scènes de dialogue, tête à tête, il y a encore pas mal de raideur tout de même, avec des choix d’angles de prise de vue plutôt conventionnels. 

    La cible vivante, The great Flamarion, Anthony Mann, 1945 

    Flamarion a tué Wallace d’une balle en plein cœur 

    L’interprétation est problématique. Erich Von Stroheim ne s’est pas entendu avec Anthony Mann et ce dernier trouvait qu’il était un acteur plutôt médiocre et emmerdant, même si par ailleurs il était un génie de la mise en scène. Il marmonne tout le long du film et reste très statique. Il ne s’animera que brièvement avec la scène où il prépare l’arrivée de Connie qui ne viendra pas, on le verra alors siffloter et danser gauchement. De petite taille, il tente toujours de se surélever en gonflant la poitrine d’une manière pas toujours appropriée. La prestation de Mary Beth Hugues relève cependant le niveau, elle est excellente dans le rôle de la perverse Connie. Dan Durya est toujours très bon, ici il est Al Wallace, le jaloux mélancolique qui comprend que sa femme lui échappera d’une manière ou d’une autre. Passons sur Steve Barclay dans le rôle d’Eddie qui ne semble guère être concerné. On trouvera aussi quelques très bons acteurs de complément comme la remarquable Esther Howard dans le rôle de Cleo qui va mettre Flamarion sur la piste de Connie. 

    La cible vivante, The great Flamarion, Anthony Mann, 1945

    La justice conclura à un accident 

    Le succès critique et commercial du film ne fut pas au rendez-vous. Sans doute est-ce la faute d’une mauvaise distribution des rôles. En effet dans la nouvelle, Flamarion – qui porte le nom de Brandt – est un homme plutôt jeune. Or en choisissant Erich Von Stroheim pour l’incarner, un homme âgé et taciturne, on donne indirectement des raisons à Connie de se conduire de cette manière, rendant peu crédible l’idée de faire semblant d’être amoureuse d’un tel sinistre individu. Néanmoins, en l’état, le film vaut vraiment le détour. 

    La cible vivante, The great Flamarion, Anthony Mann, 1945

    Flamarion a retrouvé Connie à Mexico




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