Bonjour,
C'est en 1964 qu'Herbert Marcuse publie "L'Homme unidimensionnel", qui, traduit en français en mai 1968, le consacrera aux yeux de l'opinion comme le "maître à penser des étudiants en colère".
je vous propose de le lire et de prendre le temps de réflexion nécessaire...
peut être qu'une sortie se fera autour de cet oeuvre...
https://www.sciencespo.fr/actualites/actualit%C3%A9s/mai-68-un-h%C3%A9ritage-malmen%C3%A9/3693
https://www.lemonde.fr/idees/article/2008/08/04/l-homme-unidimensionnel-par-stephane-legrand_1080098_3232.html
https://www.monde-diplomatique.fr/1968/06/FLORENNE/28446
Si la société capitaliste américaine en présente actuellement le type le plus achevé, c’est, d’une part, qu’elle est précisément la société industrielle la plus « avancée » ; et, d’autre part, que la perversion y est le plus insidieuse : « La démocratie consolide la domination plus fermement que l’absolutisme. » Domination, ou plutôt autodomination en chaîne, où les dominés sont complices des dominants, lesquels se retrouvent dominés par leur propre système. Ainsi s’impose finalement à l’homme « unidimensionnel » cette société à dimension unique où s’est dissoute la dimension critique et oppositionnelle.
La conclusion peut se résumer dans cette seule petite phrase si claire : « L’autodétermination (individuelle) ne sera effective que lorsqu’il n’y aura plus des masses mais des individus libérés de toute propagande. » A la première page, reprenant, pour le transformer, le thème freudien auquel je faisais allusion et qui est au centre d’Eros et civilisation, Herbert Marcuse voyait le salut dans la « transcendance politique de l’énergie érotique » dont le fruit serait un « monde naturel et social qui, en détruisant la domination et l’agression répressive, se mettrait sous le principe de réalité de la paix : avec lui seulement la vie peut devenir son propre but, c’est-à-dire devenir bonheur ».