L’Echiquier du vent » : une œuvre ressuscitée du cinéma iranien .
Durée du film :1h41
Réalisé en 1976, interdit par le régime islamique, réputé perdu, le premier long-métrage de Mohammad Reza Aslani a été retrouvé par son auteur et restauré.
SELON LE MONDE :Que L’Echiquier du vent ait été interdit désole mais ne surprend pas. On croit parfois avoir la berlue devant cette œuvre au noir, vénéneuse et torpide, qui dépeint la déliquescence d’une famille aux dernières heures de la dynastie Qadjar (1796-1925), dans les années 1920. Haji Amou, rustre parvenu, règne par alliance sur une grande maison bourgeoise et l’atelier d’orfèvrerie qui lui est attaché. L’ogre barbu manigance pour s’accaparer les titres du manoir familial et la fortune de sa belle-fille, dite « Petite Dame », héritière légitime de la famille.
Celle-ci s’oppose de toute sa chétive personne au tyran, dont elle sent les griffes se resserrer sur elle. Infirme, elle ne se déplace qu’en chaise roulante, manœuvrée par une servante discrète qui, bien que semblant ne pas y toucher, mène sa partie dans son dos. Un soir, elle profite de l’heure de la prière pour glisser sa maîtresse armée d’un fléau dans les appartements de l’usurpateur et lui porter le coup fatal. Mais comment se débarrasser du corps ?
Modernité sidérante
Fable grinçante, L’Echiquier du vent manifeste ce goût du macabre qu’on connaît à d’autres classiques du cinéma iranien, comme La Nuit du bossu (1965), de Farrokh Gaffary (1921-2006), où il était déjà question d’un cadavre encombrant. Mais s’il fallait trouver des points de comparaison à un film aussi atypique, ce serait moins à domicile que dans cer, ou du refoulé familial comme Sandra (1965), de Luchino Visconti.
SUIVI D'UN AFTER SI SOUHAITE