Kate MccGwire poursuit pour cette nouvelle exposition à la galerie Les filles du calvaire, son exploration d'une étrange beauté. Elle confronte le spectateur à des contrastes subtils, parfois (plus) violents, entre esthétique attirante et forme déconcertante.
Depuis vingt ans, Kate MccGwire, artiste et sculptrice britannique, transforme avec une dimension ovidienne des plumes ambivalentes et rejetées, collectées et triées en masse, devenues sa matière première improbable et éphémère.
L’œuvre de MccGwire n’a presque aucun antécédent sculptural – ses formes biomorphiques sont le fruit d’un rituel complexe ancré dans l’artisanat. Travaillant sur sa péniche, elle façonne des sculptures minutieusement recouvertes de plumes soigneusement sélectionnées, fixées dans un processus répétitif. Le résultat évoque presque l’agencement serré des plumes sur une aile, mais se rapproche davantage de la disposition des écailles d’un crocodile, d’un maquereau, d’un pangolin ou d’un serpent. Poils, écailles et plumes sont intimement liés, les plumes d’oiseaux étant apparues à partir des écailles chez les derniers dinosaures. MccGwire en est consciente lorsqu’elle déclare : « J’aime la façon dont les oiseaux nous relient à nos ancêtres les plus anciens. »
Un phénomène mystérieux se produit dans la série de transformations des plumes : de celles d’un oiseau, aux plumes triées dans des boîtes, jusqu’à celles présentes dans les œuvres finales. Nos émotions sont captivées par l’allure séduisante de cette magie de surface, mais des sentiments plus inconfortables émergent également, engendrés par ces objets troublants, porteurs de sous-entendus à la fois mythiques
et sexuels