« À l’heure de la crise sanitaire et des confinements, comment continuer à peindre d’après des photographies de « temps faibles »,1 de lâcher prises et de moments de rien où la moiteur des clubs, les volutes de fumées et vapeurs d’alcool sont tous autant de personnages à représenter ?
Arraché aux soirées berlinoises dont il se faisait le portraitiste lors de sa première exposition personnelle Overexposure, Julian Simon présente ici Softspots, une série de peintures nées par accident, de l’expérience du confinement.
Coupé de sa matière vive et sans possibilité de pouvoir se rendre à son studio, Julian Simon a dessiné frénétiquement ; tracer, colorier, gommer et recommencer pour combler le vertige de s’arrêter de créer. Puis, comme une manie ou une petite musique intérieure qui apparaît pour passer le temps et tarir sa solitude, il s’est mis à former machinalement des amas de pelures de gomme. Et c’est précisément ces « sculptures molles » qui vont bousculer sa pratique habituelle, et qui sont autant de tentatives de redéfinition de son langage artistique.