JOURNEE DE REFLEXION
LES PSYCHOTHERAPIES AU GHU
Orchestrée par Bérénice VANNESSON
Vendredi 14 Juin 2024 de 9h00 à 18h00
Le traitement du malaise humain, que celui-ci soit considéré comme un désordre biologique, social ou psychique, convoque le lien à l’autre. Le patient, parfois ses proches, s’adresse à l’autre, le ou les soignants, pour trouver de l’aide, des réponses, des solutions. A partir de ce mode d’accès à l’autre, chaque service de psychiatrie organise la prise en charge en articulant diverses modalités d’accueil et de suivi. La psychothérapie se particularise de placer le lien à l’autre précisément au cœur de son action thérapeutique, pour amorcer et accompagner une mise au travail du patient sur ses difficultés – la psychothérapie, ou plutôt les psychothérapies, plurielles, portées par différentes approches théorico-pratiques. Comment les psychothérapies s’inscrivent-elles dans le maillage des soins psychiatriques, entre continuité, complémentarité et altérité ? Comment le mode de réponse qu’elles apportent au malaise humain vient-il transformer le vécu du patient et, plus largement, la pratique des autres soignants qui le prennent en charge ? Ce sont les questions qui guideront notre réflexion.
Cette journée est à l’initiative du groupe « méthodologie et psychothérapie » qui réunit des représentants de chaque pôle du GHU pour travailler sur ces problématiques et mener des actions, dont récemment une vaste enquête réalisée sur l’ensemble des services de psychiatrie adulte. Le recensement effectué a abouti à l’élaboration d’un livret mis à la disposition des professionnels et des patients : L’offre de soin psychothérapeutique intersectorielle de l’adulte. L’analyse des données recueillies a également permis de dresser un état des lieux des pratiques et de réfléchir à des propositions d’amélioration générales. Cette première journée de réflexion a pour visée de promouvoir la place et l’apport des psychothérapies au sein de la prise en charge ambulatoire et hospitalière globale, dans la diversité de leurs propositions thérapeutiques.
PROGRAMME
Ouverture : Dr Béatrice AUBRIOT, Présidente de la CME du GHU
Présentation : Dario MORALES
9h30 – 12h45 : 1ère Partie - Matinée
[9h30-11h15] Première table ronde
Intervenir en temps de crise
Intervenantes : Raffaela CUCCINIELLO,
Dr Cécile MEINIOUX, Cathia MORZADEC,
Discutantes : Madeleine AZUBUIKE, Virginie LECLERC,
Sylvie NATIER-DUCHAMP.
La « crise » – qu’elle se manifeste de façon violente, bruyante, soudaine, ou qu’elle soit vécue comme un drame intime, à bas bruit, insidieux – est le point de départ à toute rencontre thérapeutique. La crise est un moment de bascule subjective : on ne se reconnait plus, on ne s’y retrouve plus. Comment accueillir la détresse, l’angoisse, la souffrance qui ne peut encore se formuler ? Comment installer du relationnel dans ce moment de vacillement, voire d’effondrement, de perte de repère et de confiance ?
Intervenir en temps de crise, c’est permettre de poser des mots, de repérer l’articulation des évènements vécus pour se réapproprier l’expérience, pouvoir y faire face, retrouver des repères.
PAUSE
[11h30-12h45] Deuxième table ronde
Les psychothérapies à l’heure des « nouveaux symptômes »
Intervenants : Dr Emmanuelle BOE, Thémis GOLEGOU,
Bruno MAUGER, Camille MONDUIT, Luc SIBONY.
Discutants : Sandrine COUSSINOUX, Dr Luc FAUCHER,
Dario MORALES.
Les mutations de la société et de la famille (progrès médicaux et technologiques ; usage des écrans et des réseaux sociaux ; extension du droit pour l’accès à la PMA, à la parentalité, au changement de genre) voient l’éclosion de nouvelles formes du malaise que constituent les « nouveaux symptômes » (troubles de l’identité ou du genre, syndrome de Hikikomori, phobies scolaires, etc.). Comment accueillir et traiter ces nouvelles demandes adressées à la psychiatrie ? Si la clinique et son exigence de singularité impose de se réinventer à chaque patient, les nouveaux symptômes imposent-ils aux professionnels de réinterroger leur pratique et les théories qui les soutiennent ?
PAUSE DEJEUNER
14h00 – 17h30 : 2ème Partie - Après-midi
[14h00 – 15h30] Troisième table ronde
Ce que nous apprend la psychose
Intervenants : Adrien BLANC, Julie BORGOGNO,
Pamela CORCOS, Dr Maureen FAVEZ.
Discutantes : Dr Julia DUSSAUX, Dr Agnès LEFORT.
La psychose met à mal le rapport à soi, mais aussi le rapport aux autres qui s’y révèle radicalement intrusif (persécution, érotomanie) ou inexistant (vide schizophrénique). Comment tisser et maintenir du relationnel là où la psychose attaque le lien social ?
(suite 3ème table ronde)
Comment créer un espace thérapeutique permettant d’accueillir et de tenir face à la violence de l’effraction psychotique (angoisse massive, hallucinations, morcellement, délire) ? Au-delà de la prise en charge médicamenteuse, il s’agit de soutenir les solutions que le patient met en place pour tenir à distance ce qui le fragilise et les ressources parfois très créatives qu’il déploie pour tenter de rendre vivable son monde bouleversé.
PAUSE
[15h45-17h15] Quatrième table ronde
Parler de guérison en psychothérapie,
serait-ce dépassé, incongru ?
Intervenants : Dario MORALES, Juliette de SALLE,
Lucille ZOLLA, Elisabetta SCANFERLA, Dominique WILLARD.
L’objectif premier d’une thérapie est d’améliorer l’état de la personne, de permettre la récupération de ses facultés d’agir, ses compétences et de la soutenir dans son désir d’autonomie.
Ces éléments rappellent dans une approche d’orientation psychanalytique que le symptôme, événement non seulement subi mais vécu dans son être, dans sa singularité, sert de « fuite » dans la maladie. A ce titre la conduite de la psychothérapie ramène, « le conflit psychique » au cœur de ses objectifs. Il s’agira, selon les situations, de convier le sujet à rencontrer la part insupportable de lui-même et de soutenir la levée des (obstacles) résistances, mettre des mots sur ce dont il se plaint, les angoisses, inhibitions ou obsessions, etc ; afin qu’en faisant un pas de côté il puisse donner un autre sens aux symptômes, donner une place aux désirs qu’ils masquent, rectifier un mode de satisfaction moins éprouvant avec la pulsion, afin de la rendre moins mortifère.
Dans une approche rétablissement, ce qui est mis au premier plan, c’est ce que la personne souhaite pour son projet de vie. La démarche orientée rétablissement s’oriente d’abord sur le projet de vie de la personne. Ce projet est centré sur elle, et elle, en est l’acteur principal. A ce titre, le rétablissement n’est pas limité à la réduction des symptômes, il contribue aussi à valoriser les compétences en associant à la pharmacologie, la psychothérapie et la réhabilitation psycho sociale. Ces différents outils permettent à la personne de retrouver de l’espoir et de reprendre le contrôle de sa vie, en adoptant une attitude bienveillante et positive par rapport à soi. Une relation de collaboration, de co-construction s’établit entre la personne et le thérapeute, au service des objectifs de réhabilitation de la personne, en lui apportant l’aide nécessaire afin d’optimiser ses chances de rétablissement.
[17h15] Ponctuation : Dr Luc FAUCHER
17h30 : 3ème Partie
Rencontre avec l’équipe du Musée d’Art et d’Histoire de l’hôpital Sainte-Anne
Présentation : Dr Anne-Marie DUBOIS et Margaux PISTEUR
18h00 : Clôture de la journée
au Jardin de l'Institut de Psychanalyse
POUR INSCRIPTION :
Inscription
À l onglet "service" si l on ne travaille pas à l hôpital il faut écrire extérieur. Il n' y a pas de message qui dit d emblee que nous sommes inscrits. La secrétaire enverrait par la suite un email à chacun.
Liste des inscrits (3/10 reste 7)
Liste d'attente 
Il y a 14 commentaires sur cette sortie.