Le peintre flamand Jan Van Imschoot dévoile « Les nocturnes des bonnes vivantes », une nouvelle série flamboyante et jubilatoire, dédiée à son propre panthéon des grandes figures féminines marquantes de l’histoire.
Installées à la manière des séquences d’un film, les toiles au fond noir se succèdent, déclinant visages familiers et personnages plus obscurs : la cinéaste Alice Guy, Madame de Pompadour, Camille Claudel, l’anarchiste Louise Michel, la peintre anversoise Michaelina Wautier ou encore le déserteur travesti Paul Grappe.
Ce récit tout personnel donne à Van Imschoot l’occasion de s’emparer des canons de la peinture. Sur la toile principale de près de 3.5m de long – le même format que le célèbre Déjeuner sur l’herbe de Manet – Van Imschoot combine les symboles, comme Manet en abusait. Les projecteurs d’Alice Guy campent dans une scène inspirée du Caravage, où les fleurs et le bouveret de Manet côtoient pêle-mêle une raie de Chardin, un panneau solaire et un autoportrait de Van Imschoot. Plus loing, la toile en hommage à Louise Michel représente un bateau du nom de la «Constipation », clin d’œil humoristique au climat politique anarchiste dans lequel a évolué la militante.
Entre ses mains, la peinture devient un terrain de jeux propice à une réflexion sur la relation triangulaire entre ses trois plus grandes passions : l’art, le langage et la vérité. Pour Van Imschoot, la beauté de l’art pictural réside en ce que lui seul peut faire éclater les codes du langage et de la vérité.