
À l’approche du 60e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie, l’Institut du Monde arabe remonte le temps. Nous voici en 1961, à Alger dans un premier temps, puis à Bois d’Avault, là où les membres du FNL résident avant la signature des accords historiques d’Évian. Raymond Depardon est présent, lui qui depuis plusieurs mois, couvre la guerre d’Algérie. En 1961, le jeune photographe âgé d’à peine 19 ans, capture alors un pays en pleine mutation à l’aube d’une ère nouvelle. Dans cette série en noir et blanc, la Terre des Berbères semble désormais en paix. Un temps d’accalmie contredit par un tag sur les murs de la capitale algérienne : OAS. Le second volet de l’exposition fait un bond dans le temps, nous propulsant en 2019. Près de soixante ans plus tard, avec le désir de publier ses photographies et d’offrir une nouvelle perspective à ce témoignage passé, Raymond Depardon retourne à Alger puis organise une rencontre avec l’écrivain algérien Kamel Daoud à Oran. Un regard croisé entre deux artistes, comme une ouverture vers une meilleure compréhension de soi, de l’Autre, en marge de l’un des chapitres les plus violents de notre Histoire.
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Focus sur... Raymond Depardon - Alger, 1961
Ceci est un non-événement. Il ne s’agit que d’un homme sous la pluie. Et pourtant, ce personnage attire tous les regards. Celui du spectateur bien sûr, mais également celui d’une partie des hommes situés au second plan de la photographie. Ce cliché n’est pas cadré, lorsque les trombes d’eau tombées ce jour-là, rendent les lignes incertaines. Que représente alors cette photographie ? Kamel Daoud apporte peut-être un élément de réponse : « cet homme ne refuse pas seulement le temps qu’il fait mais le temps lui-même ». En marge du reste de la population, cet inconnu, lunettes de soleil sur le nez, manifeste un décalage sans se soucier de la réalité.
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https://www.imarabe.org/fr/expositions/raymond-depardon-kamel-daoud-son-oeil-dans-ma-main-algerie-1961-2019
Exposition Algérie mon Amour : les artistes de la fraternité réunis à l'Institut du monde arabe

Il est des histoires d’amour qui commencent par un simple regard. C’est le cas de cette exposition, véritable cri du cœur des artistes pour l’Algérie. Le musée de l’Institut du Monde met en lumière une collection exceptionnelle, unique dans le monde occidental, réunie par le couple de collectionneurs et mécènes Claude et France Lemand. Trois générations d’artistes se racontent ici dans un accrochage en miroir qui fait dialoguer les plus grands chefs-d’œuvre de la modernité algérienne avec des créations contemporaines audacieuses, illuminant les cimaises aux couleurs de la terre, aride et ocre. Une déclaration d’amour des artistes à leur pays, parfois tendre, parfois cinglante, émouvante toujours. 36 œuvres, 36 histoires, et autant de destinées extraordinaires d’artistes qui ont su dépasser la tragédie, dans un élan créatif vital porté par leur amour profond de la liberté. Des femmes et des hommes qui se servent de leur art comme arme ultime contre la violence et l’oubli. Comme avec cette peinture symphonique de Baya, une artiste surdouée, repérée à l’âge de 16 ans à peine par l’illustre Aimé Maeght, celui-là même qui avait su découvrir Miro ou Chagall… Et si au-début nous cédons à l’appel irrésistible de ces œuvres d’une beauté rare, la contemplation de ce magnifique bouquet de cultures et de ses constellations de couleurs laisse vite place au questionnement. Quelle est donc l’histoire de cet artiste qui crie sa détresse avec sa main du secours tendue vers le ciel ? A qui s’adresse cette femme au regard perçant et aux lèvres écarlates, comme recouverte de cendres, qui semble crier en silence ? Ce sang qui borde les contours morcelés de deux corps enlacés est-il celui de la passion charnelle ou de la souffrance ? Qui sont ces silhouettes féminines fantomatiques qui errent entre deux mondes, signées par Abdallah Benanteur, l’un des fondateurs de la peinture algérienne ? Tel un impressionniste contemporain, l’artiste puise sa lumière d’ici et d’ailleurs, mêlant le soleil de sa Méditerranée natale à l’atmosphère iodée et sauvage de sa Bretagne d’adoption ici à Pont Aven. Face à lui, l’intrépide El Meya, cette jeune artiste de 33 ans, qui ose défier le mythe de l’émir Abdelkader, en grossissant à l’extrême les traits d’une icône intouchable. Chaque regardant (pour reprendre l’expression du poète Jean Sénac) pourra ressentir ces œuvres à travers sa propre subjectivité. Verra t-on dans cette scène un généreux banquet dans un paradis d’abondance ou porterons-nous plutôt notre attention sur l’absence des sept moines qui partageaient ce repas ? A nous de décider si les portes aux couleurs obsédantes de Denis Martinez nous mènent vers l’ombre ou la lumière ? A nous de déchiffrer les mosaïques de graffitis sublimement calligraphiées de Ben Bella dont la véritable clé de lecture est celle du cœur. Une déclaration d’amour artistique bouleversante en cette année anniversaire qui célèbre les 60 ans de l’indépendance de l’Algérie.
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« L’Algérie n’est pas seulement un pays, mais un beau sentiment ». Cette citation, populaire dans la cité bien-gardée, autre nom donné à Alger, résume peut-être à elle seule l’âme de cette exposition. Dans son écrin parisien, l’Institut du monde arabe a convié trois générations d’artistes, nés entre 1918 et 1988, à venir témoigner de la relation intime et privilégiée nouée avec leur terre natale. Pour chacun d’entre eux, l’Algérie coule dans leurs veines, si bien que, même exilés, ils continuent de croire et de chérir les terres arides des Berbères. Un lien unique, aujourd’hui célébré dans l’institution parisienne qui fait le choix de réunir les univers de dix-huit artistes algériens de cœur, de naissance ou d’adoption, autour de leur attachement à ce pays. Une déclaration d’amour artistique bouleversante, riche d’innombrables œuvres d’art (peintures, sculptures, photographies, vidéos et installations). L’exposition placée sous les couleurs de l’Algérie abrite ainsi des œuvres somptueuses des plus grands représentants de la peinture algérienne moderne passés par Paris, tels Guermaz, Issiakhem, Khadda, Baya et Benanteur mais aussi des créations contemporaines audacieuses et colorées de la nouvelle génération d’artistes algériens incarnée ici par l’insoumise Zoulikha Bouabdellah ou la toute jeune El Meya.
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Focus sur... Les Femmes d'Alger.
Souhila Bel Bahar disait de lui qu’il était son maître. L’artiste peintre, née en 1934, réinterprète ici un des chefs-d’œuvre absolus d’Eugène Delacroix : Les Femmes d’Alger. Nombreux sont ceux qui s’y sont pourtant frottés. Picasso lui-même développa une fascination pour la toile orientaliste, objet de tous les fantasmes depuis sa présentation au Salon de 1834. Entre 1958 et 2016, Souhila Bel Bahar signe neuf versions des Femmes d’Alger, opérant de multiples variations autour de ce motif atemporel. Ici l’Algérienne épouse la sophistication du maître romantique dans un dessin lumineux et coloré.
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Tarif plein 16€ les 2 expos
CHACUN S'OCCUPE DE SA RESERVATION
https://billetterie.imarabe.org/selection/package?productId=101818641260
Je propose 1 invitation pour les 2 expositions à 1 profil actif, sans aucun carton ou que je connais, sûr et certain de venir et qui m'en fera la demande en commentaire
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