Le premier long-métrage de la réalisatrice italienne autour des violences faites aux femmes, qui a connu un succès phénoménal dans la Péninsule, mêle drame néoréaliste et fantaisie effrontée.
En situant son film en 1946, la réalisatrice a choisi de mettre en scène une période charnière, pour l’histoire de son pays – le 2 juin de cette année-là, l’Italie devient, par voie de référendum, une république – et pour les femmes, qui obtiendront le droit de vote. Le parti pris n’est pas anodin, puisqu’il mènera l’héroïne à l’émancipation dont l’issue, d’abord déguisée, puis fébrilement retardée, entraînera une course de relais entre la mère et la fille, provoquant, sur la dernière ligne droite, un suspense digne d’un thriller. Contre le patriarcat, Paola Cortellesi n’hésite pas à sortir toutes ses armes. Et d’en user pour créer un chant d’allégresse.
Le monde (extrait)