"I am Greta"

 un film de Nathan Grossman (2021)

Ouest France
"Un documentaire passionnant car racontant l'envers du décor des actions de cette activiste suédoise (...). "

Telerama
"Malgré quelques scènes touchantes, ce portrait empathique jusqu’à l’hagiographie risque de ne prêcher que les convertis. (...) Mais, à l’issue du documentaire, même eux devraient s’interroger sur cette époque folle qui pousse des adolescents à renoncer à l’insouciance de leur jeunesse pour remédier aux défaillances des adultes. "

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Après la projection du film, pour ceux qui le desireront, il sera possible de participer à un echange autour de l'oeuvre animé par Daniel Ramirez, avec la participation des membres d YFC (Youth For Clima).

Présentation de la séance (par Daniel Ramirez) :
"The time is out of joints» dit Hamlet au début de la pièce, quand le fantôme de son père lui apparaît; quelque chose dans l’ordre du monde est altérée et cela se laisse dire comme une altération dans l’ordre du temps, qui es comme désaxé, « hors de se gonds ». Il y a quelque chose dans des figures tragiques, comme la Antigone, qui relèvent de la même sensation: elle, une jeune doit remettre à sa place l’ordre des choses que son oncle Créon, par une sorte d’hybris du pouvoir, risque d’altérer profondément, et cela même au prix de sa vie. Aujourd’hui, que tant de choses paraissent être sorties de ses gonds, et se tordre parfois irrémédiablement, il nous arrive la voix d’une jeune fille de Suède, que reproche avec une force voisine à la rage et souvent dépourvue de manières et codes de l’éloquence acceptée, et lance au visage des générations précédentes, à celles qui ont eu la responsabilité du monde, de ne pas l’avoir assumé.
« How dare you! », comment osez-vous, nous dit-elle tout en ayant su, détourner encore la vue du désastre provoqué par la modernité industrielle et nous proposer des mesurettes et de fantaisies, «comme des enfants irresponsables et gâtés», qui ne voudraient pour rien au monde lâcher leur jouets techno-industriels. Voilà bien une inversion de l’ordre des choses, exprimée avec la plus grande clarté possible: « Comme nos dirigeants politiques se conduisent comme des enfants, nous devons prendre la responsabilité qu’il auraient dû prendre depuis longtemps ».
Greta Thunberg une figure de notre époque paradoxale. Portée aux sommets de la popularité et reçue par les puissants du monde, qui ont aussi essayé de la récupérer (ont-ils réussi en partie?), cela a eu un coût aussi pour sa vie, avec des réactions de grande violence et mépris. Il est évident qu’il n’est pas agréable de se voir reprocher l’irresponsabilité par « une gamine ». Elle n’était pas seulement une gamine, pourtant, comme elle n'est pas réductible à un syndrome psychologique, mais une jeune fille intelligente et lucide, et comme toute personne qui assume un rôle qui la dépasse, elle est portée par un vaste mouvement à travers le monde. Une jeunesse qui n’est plus prête à se laisser endormir para des promesses immatures des générations se sont habitués à l’hypocrisie ou au cynisme, ou qui ont renoncé à changer quoi que ce soit.
Puis est venue la pandémie, le temps sortie de ses gonds a été comme paralysé. La stupefaction a gagné les esprits, et le combat de Greta et de la jeunesse a été en partie éclipsée. Mais il est venu le rapport du GIECC 2021 plus consistente et plus alarmant que les précédents. Il montre que l'homme a transformé la planète de manière définitive et que certains changements entraînés sont irréversibles. Nous devons maintenant assumer Faire un retour sur cette aventure, qui est pourtant loin d’être finie, est une occasion parfaite pour réfléchir sur notre époque, sur les priorités, sur la possibilité qui nous a été donnée par une jeunesse qui déclare avoir perdu ses rêves et l’innocence de l’enfance, de ne pas perdre le peu de rêves qui restent, les rêves adultes, l’utopie d’un monde vivable."

Après le débat, nous pourrons nous retrouver autour d'un café pour échanger et faire plus ample connaissance.

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Le  débat est compris dans le prix de la place de cinéma : 9 €
(sortie sous condition du pass sanitaire)

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*un mot sur Daniel Ramirez :
A fait ses études de philosophie à Santiago du Chili, tout en menant parallèlement des études de musique. En 1984 il fini ses études de philosophie sur “ Nietzsche et l’art ”. A Paris, il fait un D.E.A. en philosophie de l’art à l’Université de Paris I (Panthéon-Sorbonne), puis un doctorat en philosophie morale et politique avec une thèse intitulée « IDENTITE CULTURELLE ET DIMENSION ETHIQUE, une réflexion à partir de la pensée de Charles Taylor ». Il fini aussi ses études de musique à l’Ecole Normale de Musique de Paris et développe une carrière de concertiste. Il est auteur d’un volume de poésie, édité au Chili et des nombreux articles de théorie de l’art, ainsi que des conférences sur l’esthétiques et critique de la culture, tant en France comme en Amérique Latine.

Depuis 20 ans, il participe dans la mouvance des “cafés philosophiques” en France, assurant l’animation au premier de ceux-ci en France, invité par Marc Sautet, le fondateur de cette activité. Il a animé des multiples débats avec la présence des philosophes et penseurs, comme Paul Virilio, Albert Jacquard, Christian Godin, Albert Kahn, Miguel Benasayag, Jean-Pierre Dupuis, Bertrand Vergely et Edgar Morin.

Il est le créateur du concept ciné-philo (travail philosophique à partir des films), animateur et programmateur de cette activité au cinéma L’Entrepôt à Paris, depuis 1997. Ses intérêts philosophiques couvrent l’histoire de la pensée, depuis la Bible et les sagesses anciennes jusqu’à la phénoménologie et la philosophie morale et politique contemporaine, avec le souci de rendre accessible ces problématiques au public non-spécialiste et d’élargir les “ usages ” de la philosophie hors de ses domaines habituels.