C’est autour d’une réflexion sur le temps, ses traces, ses effets, et les relations que l’humain noue avec lui, que l’artiste imagine cette proposition. Inspiré par l’époque, alors que Paris restaure frénétiquement ses monuments les plus prestigieux et en efface les marques d’usure en préparation des Jeux Olympiques, Gaillard révèle comment la ville constitue un terrain privilégié d’expression de l'entropie (de la dégradation, du désordre et de l’imprévisible), et comment, en retour, l’humain tend à lutter contre cet état. C’est dans les marges, les recoins, et les espaces de dissidence que l’artiste sonde nos désirs d’ordre, de permanence et de constance et trouve les récits de nouveaux équilibres possibles.
HUMPTY \ DUMPTY, titre tiré du roman De l’autre côté du miroir de Lewis Carroll, fait référence à ce personnage en forme d'œuf tombé d’un mur, et qui, malgré de multiples tentatives, ne pourra retrouver son état originel. Au Palais de Tokyo, HUMPTY, le premier chapitre de l’exposition, rassemble une sélection d'œuvres inédites ou encore jamais présentées en France, ainsi que celles d’artistes invités. C’est au travers de la relation entre le corps et l’architecture, les territoires délaissés, les évocations de la guerre ou encore les espèces invasives, que Gaillard fait un portrait de notre lien à l’effondrement et à la reconstruction. En creux se raconte l’obsession de la préservation des êtres et de la conservation des choses, et la tentation permanente de maintenir ou de retrouver un certain ordre du monde.