Nées dans les années 1920, les architectes Gae Aulenti et Phyllis Lambert et la critique Ada Louise Huxtable comptent parmi les figures les plus influentes de l’architecture et du design dans l’effervescence de l’après-guerre. Pionnières d’un milieu à l’époque largement dominé par les hommes, actrices majeures de la transition entre le modernisme et le postmodernisme, elles partent à la conquête d’un espace public qu’elles vont modeler et construire.
À partir d’images d’archive, de dessins, de photographies, cette exposition documentaire met en lumière certaines de leurs réalisations emblématiques et entrecroise leurs trajectoires biographiques exceptionnelles pour repenser le rôle crucial des femmes dans l’histoire de l’architecture du xxe siècle.
Les trois protagonistes de cette exposition ont porté le débat sur l’architecture et la ville jusque sur la place publique et dans l’espace de la métropole. Elles ont réussi à préserver des quartiers entiers de leurs villes bien-aimées ou à changer le regard du grand public sur ce qu’il peut apporter à son environnement. Comment ? Grâce ou malgré quelles circonstances ?
Alors que de nombreuses études récentes ont mis l’accent sur des récits uniques et des histoires individuelles, Histoires croiséespropose d’explorer cinq projets de la deuxième moitié du siècle dernier – Le Seagram Building et sa Plaza (New York) ; La destruction de Pennsylvania Station (New York) ; Le projet de documentation des édifices en pierre grise de Montréal et la création du Centre canadien d’architecture (CCA) ; Le Musée d’Orsay (Paris) ; et Piazzale Cadorna (Milan) – et de suivre ainsi une série de fils rouges thématiques qui permettent d’entrecroiser ces histoires