Bon courage pour la lecture de ce monument, Alexandre KOJEVE explique de manière remarquable la pensée de HEGEL vis à vis de l'Absolu et du sens, du monde, tout un système peu évident à saisir 

et si ça vous amuse, je fais une sortie pour en parler :) 

Est ce que ça se connecte avec Spinoza ? ou René Guénon ? 

https://laregledujeu.org/2021/10/07/37763/l-empire-latin-par-alexandre-kojeve/

https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-pourquoi-du-comment-

philo/comment-lire-la-phenomenologie-de-l-esprit-1817340

Pour plusieurs générations d’étudiants en France, un texte a eu une valeur paradoxale, à la fois d’introduction à la philosophie et de repoussoir, en tout cas de texte totem par sa difficulté. Il est une introduction presque initiatique à une discipline redoutable. Ce texte est intitulé La Phénoménologie de l’esprit, écrit par Hegel, et sa traduction par Jean Hippolyte a eu un succès majeur et une importance fondamentale.

Jean Hippolyte, qui fut aussi directeur de l’Ecole normale supérieure, qui fut l’ami de Jean-Paul Sartre, de Maurice Merleau-Ponty, fut au cœur, à sa manière, à travers La Phénoménologie de l’esprit de Hegel, de l’existentialisme européen. Mais pourquoi cette importance de La Phénoménologie de l’esprit ?

Comment la philosophie a-t-elle défini la “phénoménologie” ?

Il faut d’abord lever un malentendu : la phénoménologie, depuis le début du XXe siècle, depuis Husserl et Heidegger, qui l’ont ainsi entendue, est avant tout la description des phénomènes tels qu’ils apparaissent à une conscience. Cette conscience, selon Husserl, n’est pas l’objet de la phénoménologie mais plutôt son sujet. Elle observe les phénomènes tels qu’ils se décrivent, tels qu’ils se donnent à elle.

Au contraire, pour Hegel, la phénoménologie de l’esprit n’est jamais seulement la description du monde, c’est aussi la prise de conscience par l’esprit lui-même de sa propre réalité dans sa relation au monde. Ainsi, la phénoménologie de l’esprit est d’abord une expérience : c’est l’expérience du monde en tant qu’il se donne à nous, et de la transformation de nous-mêmes dans notre relation au monde. C’est ce qu’Hegel appelle une dialectique : une dialectique du sujet et de l’objet. (...)