Guim Tió (né en 1987 à Barcelone, ES) présente sa deuxième exposition personnelle Despertares avec Ruttkowski;68 à Paris.
À des intervalles (ir-)réguliers, nous nous arrêtons au milieu de la routine et de la ruée de la vie quotidienne. Dans le sommeil, nous nous éloignons du flux linéaire du temps, dérivant dans des espaces remplis de fragments de souvenirs, d’émotions et d’impressions fugaces. Les rêves offrent des expériences vives sans nécessiter de souvenirs précis. Mais c’est dans la transition entre le sommeil et l’éveil que l’inconnu et le familier s’entremêlent – un moment où l’on s’accroche à des fragments que la mémoire n’a pas encore laissés s’effacer. Chaque fois que nous nous souvenons, l’histoire change, façonnée par les vastes possibilités qui existent lorsque personne d’autre n’en est témoin, ne laissant derrière elle qu’une faible sensation ou une pensée persistante.
Cette exposition place les personnages endormis et les paysages incertains de leurs rêves au cœur de son œuvre. Le langage visuel distinctif de Tió capture cet état fragile, où la réalité et l’imagination convergent, le familier devient abstrait et les frontières entre le tangible et le surréaliste s’estompent. Les rêves recèlent d’infinies possibilités de remodeler les récits, mais ils disparaissent dès que nous essayons de les articuler, un peu comme les peintures, qui résistent à toute explication complète et ne s’achèvent que sous le regard du spectateur.