Du 11 septembre 2025 au 25 janvier 2026, le musée Jacquemart-André met à l’honneur le peintre Georges de La Tour, connu pour ses scènes intimistes et ses clairs-obscurs d’une grande intensité. Une occasion unique d’accéder à l’œuvre de cet artiste à la production restreinte et peu exposée.
Une utilisation unique de la lumière
Bien qu’aucun voyage en Italie ne soit attesté, Georges de La Tour est influencé par Caravage, dont le style rayonne alors dans toute l’Europe. Inspiré par le caravagisme hollandais et lorrain, il développe une interprétation personnelle et audacieuse du clair-obscur qui fait toute son originalité. Ses tableaux se distinguent notamment par un réalisme et des compositions sobres, qui contrastent avec l’intensité dramatique des toiles caravagistes italiennes.
Fasciné par les jeux de lumière artificielle, il réalise plusieurs scènes nocturnes à la chandelle— parmi lesquelles La Femme à la puce, Job raillé par sa femme ou encore Les Joueurs de dés — devenues emblématiques.
La flamme vacillante d’une bougie s’impose alors comme sujet central de ses œuvres (Nouveau-Né, Madeleine pénitente). La lumière, en accentuant la densité des matières, confère à ses toiles une intensité à la fois poétique, fragile et intemporelle.
Sublimer l’ordinaire et les figures marginales
S’il s’intéresse aux scènes de jeux (Le Tricheur à l’as de carreau, Les Joueurs de dés) et à la peinture de genre, Georges de La Tour est surtout reconnu pour ses toiles religieuses, empreintes d’une intensité spirituelle remarquable sous leur apparente simplicité.
En donnant visage et dignité aux figures marginales et populaires — musiciens aveugles, vieillards, paysans —, l’artiste élève l’ordinaire au rang du sacré (Femme à la puce, Nouveau-Né).
Peintre du peuple plus que de la cour, Georges De La Tour sublime la solitude de ses sujets et transcende la trivialité du monde par son utilisation remarquable de la lumière.