Almine Rech a le plaisir de présenter la première exposition personnelle de George Rouy avec la galerie, du 26 novembre au 22 décembre 2022.
Des théories récentes suggèrent que notre intestin - généralement considéré comme un simple ensemble d'organes peu recommandables - pourrait fonctionner comme un régulateur de nos émotions, aux côtés du cerveau. Dans toutes les langues, cependant, de nombreux idiomes expriment un conflit ou un malaise : « un nœud dans l'estomac », « déchirant », « rongé de l'intérieur »… George Rouy a représenté de telles images dans ses peintures pendant de nombreuses années.
Le ventre n'affecte pas seulement notre psychisme, mais est également à l'origine de l'accouchement, où la création a lieu. Rouy tient à le réaffirmer haut et fort : dans son esprit, peindre, c'est enfanter. L'œuvre prend ainsi le même caractère éminemment intime que le corps lui-même. La peinture se révèle comme une expérience racontée, un état de santé et de conscience à un moment particulier. La figure humaine s'est naturellement imposée comme sujet central de la recherche visuelle de l'artiste. Rouy façonne ses corps comme des golems, à la fois incomplets et morts-vivants. Ses créatures ne relèvent pas de la catégorie classique du portrait : elles entrent en dissonance et se complètent, à la fois fluides et écorchées. Ses corps s'aventurent dans le domaine de l'énergie et de la vibration, frisant parfois le fantomatique, et deviennent prétextes à élaborer des paysages mentaux, et des recueils d'idées.
— Loïc Le Gall, directeur du CAC Passerelle