Druckgraphik

La galerie est heureuse de présenter une nouvelle exposition de gravures de Georg Baselitz.

Figure majeure de l'art contemporain allemand à laquelle le Centre Pompidou a consacré une importante rétrospective en 2021-2022, Georg Baselitz est peintre, sculpteur et graveur.

L'artiste ne pratique pas l’estampe comme un art de reproduction, et s'il traite en gravure des sujets qu'il aborde également en peinture et en sculpture, c'est pour les qualités propres que peut lui apporter cette technique.

Le catalogue raisonné de l'œuvre imprimé (1), en cours de réalisation, publié jusqu’au tome IV s’arrête pour l'instant en 1992, donnant la mesure de l'importance de cette technique dans son travail. Son titre, Georg Baselitz Peintre-Graveur, nous livre l'une des clefs de son approche, celle d'une gravure de peintre. Pratiquée avec constance dès le début des années 60, l’artiste de près de 90 ans continue encore régulièrement à travailler sur plaque de cuivre dans l’espace réservé à la gravure au sein de son atelier.

« Vous pouvez être sûr qu'une ligne grattée dans un matériau qui résiste possède un caractère plus définitif que la ligne d’un dessin. En s'occupant d'estampes, on s'aperçoit que toute gravure, quel que soit son âge, présente une plus grande fraîcheur, plus d’immédiateté dans sa fraîcheur, dans son état de conservation, qu'un dessin du même artiste. Voilà ce qui m’attire dans la gravure, que je n’ai jamais envisagée comme reproduction, comme multiplication d'une esquisse. Il s'agissait toujours pour moi, par une analyse complémentaire liée à la technique de la gravure, de mettre particulièrement en évidence, de clarifier une forme élaborée dans le dessin ou la peinture, presque un schéma (…) mais qui ait une ambition artistique autonome. » (2)

L'exposition regroupera des œuvres du début des années 90 jusqu'à ses éditions les plus récentes, qui traitent de ses thèmes de prédilection présents à toutes les époques dans son travail : les animaux et le corps humain. Dans la première salle seront 
présentées des gravures d’animaux – chien, cheval, cerf, aigle – et dans la seconde des gravures de corps, autoportrait, portrait de sa femme Elke ou des fragments – pieds et mains. 

Dans la tradition de la peinture de vénerie allemande ou celle, immuable dans l’art occidental, de l'autoportrait, l’artiste s'est approprié depuis longtemps des sujets classiques dont le traitement figuratif est souvent mis à l'épreuve par le renversement du motif et un geste expressif et transgressif.