Shannon Cartier Lucy
Fooled again
Malgré des débuts prometteurs Lucy fuit New York quelques années après 9/11, laissant derrière elle une mauvaise addiction à l’héroïne.
Quittant New York, Lucy devient sobre, achève un Master et devient psychothérapeute. L’artiste a grandi avec un père schizophrène, aiguisant
son intérêt pour la psychothérapie et lui transmettant son goût pour la pratique de la peinture. Ceci pourrait expliquer son sens aiguisé du
malaise dont elle recouvre ses personnages aux profils psychiques troublés et aux dispositions étranges. Dans The Invitation, une jeune femme
retire d’un bouquet une carte qui semble être une invitation. L’atmosphère est rayonnante de promesses, le personnage est vêtu virginalement
avec une croix de baptême autour du cou. Le panier est rempli de pêches et de roses. Des cerises sont disposées autour de ses oreilles.
Tous les signes d’une fraicheur nouvelle, de jeunesse, d’espoir et d’innocence sont réunis. Sur un autre mur, on aperçoit Woman with Bow où ici,
a contrario, tout espoir a disparu. Quelque chose, comme la fin de l’innocence, s’est passé. Aucune violence ou trauma sexuel n’est indiqué mais
l’espace que Lucy crée est celui de la solitude et de la claustrophobie. Dans une autre peinture, (The Red Gladiolus) un bouquet de fleurs est le
sujet central, peut-être la scène principale se déroule-t-elle en dehors du cadre? A travers cette supposée absence d’action, Shannon convoque
notre subconscient et le place au premier plan.