À l’occasion de leur exposition personnelle à la galerie Les Filles du Calvaire, les Bells Angels présentent une nouvelle série de peintures intitulée Crowd Processing Paintings. Ce titre aux accents prédictifs joue aussi bien sur l’impact algorithmique des images de foule que sur une histoire des techniques de reproduction. Il rappelle en effet celui d’articles scientifiques visant à développer de nouveaux algorithmes capables de traquer l’individu dans une image de foule et d’anticiper ses mouvements, son comportement.
C’est précisément de foules et de flux dont il est question dans la série : migrants tentant de traverser la frontière américaine au Mexique, soulèvements en Biélorussie, ou encore de manière plus métaphorique foule d’objets très identifiés flottant sur un fond apocalyptique.
Ces peintures processuelles prennent le plus souvent pour point de départ des images de foules diffusées sur internet par des agences de presse. Ces images qui se répètent au gré de l’actualité s’imposent sur nos écrans et finissent par revêtir un caractère générique : prises à distance et en plongée ces nuées humaines se meuvent d’une catastrophe à une autre. Les artistes évoquent d’ailleurs un « darwinisme des images » pour décrire ce déterminisme algorithmique.