Francis Marshall
Objets des passions infernaleset
peintures des horizons tristes
On entre dans l’univers de Francis Marshall comme
au seuil d’un monde total en forme de labyrinthe.
Et ce n’est pas tant par la profusion grouillante qui
pourtant y règne en maitresse, que par les impasses,
les fausses pistes, les portes dérobées et les galeries
tortueuses qu’elle déploie en son sein. Y chercherait-
on une expression qu’on en trouverait une foule, un
sens qu’on en trouverait une multitude !...
Se faisant, au cœur cette pagaille apparente,
Francis Marshall nous rappelle que l’œuvre est une
sentinelle face à un monde au bord du gouffre.
Ce qu’expriment à leur façon ses wagons laissés
quasi à l’abandon, ses hôtels faits de cagettes
superposées où des couples enlacés et encordés
dans tous les deux sens des termes se blottissent si
fort qu’ils semblent s’embryonner, ou ses stèles en
planches de bois récupérées qui abritent au plus
profond de leurs placards ou de leurs tiroirs des
tableaux à valeur d’ex-voto. Il en reste, persistante,
dans ses peintures particulièrement, quelque chose
d’une sourde menace, sans pouvoir pour autant ni
la situer, ni la caractériser vraiment……..
Marc Donnadieu