Boris Labbé
Dimanche 17 Novembre 2024
14h
11 oct 2024 — 5 janv 2025 mardi - sam 11h à 19h
Entrée libre
Le dessin a toujours été central dans la vie de Boris Labbé. Il cherche plusieurs manières d’exprimer cette matière, de la faire «déborder, craquer, crépiter, proliférer, vivre» en utilisant plusieurs procédés : du dessin classique à l’animation 3D, et de la réalité virtuelle à la scénographie et l’installation vidéo.
Dans cette exposition Ito Meikyū (formule inventée d’un collage de deux mots : ito 糸 qui signifie «fil» et, meikyū 迷宮 qui signifie «labyrinthe» ) / Fil d’errance, l’artiste s’inspire de ce qui l’entoure, de ce qu’il ressent, de ce qui ne s’exprime pas.
Il propose au spectateur une errance parmi ces Choses qui émergent de son esprit, sans forcément de lien, et qui apparaissent à la conscience dans un cheminement de vie.
L’artiste, Boris Labbé, est guidé par ses moments de vie, ses voyages, ses rencontres et ses lectures, notamment par l’art classique et la littérature japonaise.
Son processus créatif fait entre autres écho à deux autrices majeures du XIᵉ s., comme Murasaki Shikibu et les différentes scènes qu’elle imagine dans l’histoire du Dit de Genji, ou encore Sei Shōnagon dans Les Notes de Chevets, avec les «Choses» listées dans son journal au «fil du pinceau» des ressentis et émergences de son esprit
Boris Labbé est également attaché au motif typique de la peinture traditionnelle japonaise, la technique Fukinuki Yatai (traduit par « toits arrachés par le vent ») qui représente l'intérieur d’un bâtiment, vue de haut, sans plafond. Il explore par cette composition la multiplicité de points de vue, le rapport narratif interconnecté, la vision panoramique presque encyclopédique, et les enjeux d’associations des géométries, des motifs et des personnages.
L’exposition propose de suivre un fil continu et impalpable entre ses œuvres, qui tel un cheminement labyrinthique dans son esprit, emporte le spectateur dans une boucle, du dessin à la réalité virtuelle… et de la réalité virtuelle au dessin.
Les mots deviennent listes, les dessins deviennent collections, leurs mises en espace deviennent volume et architecture puis déconstruction, et leurs multiplications deviennent mouvement et répétition.
L'œuvre est bien là : jamais de fin, dans le mouvement tant que la vie est là, tant que les Choses émergent de la pensée, alors tout peut être, et tout peut recommencer.
«Intérieur et extérieur, transparence et opacité, exhibitionnisme et voyeurisme, légèreté et lourdeur, féminin et masculin; toutes ces notions s’opposent ou s’unissent dans le cycle infini d’un labyrinthe sans issue.»
Judith Guez
Commissaire de l'exposition