Dans le travail de Pilar Albarracín, la photographie est une véritable mise en scène – voire un spectacle. Elle devient le medium archivant et magnifiant la performance, au cœur de sa pratique. L’artiste, actrice principale de ses œuvres, joue et détourne coutumes et symboles de sa culture andalouse dans des images socialement engagées et « brûlantes ».
La photographie est aussi au cœur de l’œuvre de Julien Berthier, véritable acteur du regard, qui a fait récemment son entrée dans les collections du Centre Georges Pompidou avec son Balcon additionnel, sculpture-greffe accompagnée des photographies le mettant en situation. Julien Berthier aime capter l’absurdité parfaite du monde dans lequel nous vivons, à la Beckett ou plutôt à sa façon, avec un humour exquis et un soupçon de délicatesse dévoilés dans sa dernière série.
Enfin, chez Alain Bublex, tout commence avec la photographie et le voyage. L’artiste, spectateur assidu du paysage et du premier opus de Rambo de Ted Kotcheff, a initié en 2018 un projet au long cours : il réalise à partir de « First Blood » un dessin animé où l’arrière-plan – le paysage américain – devient le personnage principal.Les séquences de cette fiction, redessinées à la palette graphique et déclinées en tirages à l’atmosphère mélancolique, content l’histoire du paysage américain du XIXe siècle aux années 70, de la Hudson River School aux hyperréalistes