Né en 1967, Philippe Perrot grandit en banlieue parisienne. À quinze ans, il
découvre la littérature française d’après-guerre et se plonge dans les écrits
d’Antonin Artaud. Il se passionne pour Pier Paolo Pasolini et la Nouvelle Vague
italienne et s’inscrit dans une école de cinéma. À travers de courtes vidéos,
l’artiste explore l’univers familial et les blessures de son enfance. À partir des
années 1990, il abandonne le cinéma pour se consacrer en autodidacte à la
peinture, sans toutefois renoncer aux thèmes qui lui sont chers et qui imprègnent
l’ensemble de son œuvre. Il décède en 2015 à l’âge de 48 ans, des suites d’une
longue maladie.
La peinture de Philippe Perrot donne matière au rêve et à l’inconscient. Elle met en
scène des personnages flottants et souffreteux qui gravitent autour de quelques figures
tutélaires, comme le père ou la mère. Ses tableaux sont autant de représentations
d’états d’âme, de visions complexes issues d’hallucinations quotidiennes et de secrets defamille refoulés. Les traumas sont cependant tempérés par l’intrusion constante
d’éléments burlesques empruntés à l’univers du dessin animé, qui ramènent plutôt la
figuration du côté « d’une mauvaise blague » selon les mots de l’artiste. Si Philippe Perrotdonne quelques clés à la compréhension des images à travers leurs titres, les histoiresqu’elles expriment restent souvent dérangeantes et énigmatiques.
Peintes à l’huile sur des toiles préparées avec un pigment jaune ocre, ses œuvres se
caractérisent par la juxtaposition de plusieurs micro-récits au sein d’une même
composition. À l’instar des plans-séquences d’un film, les images s'agencent en une
narration que chaque spectateur peut s’approprier librement. L’iconographie violente estrenforcée par des couleurs criardes, souvent mélangées à des désinfectants
pharmaceutiques (bétadine, éosine). Le bouleversement de la perspective ainsi que la
superposition de scènes et d’éléments disparates viennent accentuer les tensions qui sedégagent des œuvres et brouillent leur lecture.
Artiste discret, à contrepied du marché de l’art contemporain, Philippe Perrot a très peu
produit, trois à quatre tableaux par an, son corpus se limitant à 130 toiles et autant de
dessins sur la totalité de sa carrière. Grâce à un généreux don, six œuvres de l’artiste
sont entrées en 2019 dans les collections du musée. Cette présentation est complétée
par plusieurs prêts provenant de collections particulières.
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