MARCELLE ALIX Michael Dean, Tirdad Hashemi, Mira Schor dans la tiédeur de la nuit
IA : Lorsque nous nous sommes rendues à l'atelier de Michael Dean en banlieue de Londres l'hiver dernier, il nous a parlé avec passion de la découverte du livre Eden Eden Eden de Pierre Guyotat, alors qu'il passait son adolescence dans une ville ouvrière du Nord de l'Angleterre ne laissant que peu d'accès à la culture. En lisant cet ouvrage qui fût interdit en France de 1970 jusqu'en 1981, Michael Dean découvrait la possibilité « d'être artiste » à un endroit où aucun modèle ne l'y incitait. Il avait fait intuitivement le lien entre le travail artistique et une expérience marginalisée du corps et du langage. C'est le rapport que je fais aujourd'hui entre les trois pratiques que nous rassemblons pour l'exposition « dans la tiédeur de la nuit ». La violence des mots et des situations se lit dans les travaux de Mira Schor, Michael Dean et Tirdad Hashemi jusqu'à la « création d'un langage autre que celui qui est imposé par le code social. » pour reprendre les mots que Michel Journiac adresse aux oeuvres de Sade et Guyotat. L'engagement féministe par une pratique parallèle de la peinture (dès les années 70) et de l'écriture sur l'art (dès les années 80) pour Mira Schor, la volonté de Tirdad Hashemi de s'inscrire en faux dans une culture originelle empêchant la représentation de corps déviants et réprimant les oppositions politiques font écho à la pratique de Michael Dean entre volumes et performances de ses propres mots.
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