EXPOSITION COLLECTIVE
Thibaut BOUEDJORO-CAMUS
Nicolas GAUME
Solène RIGOU
C’est l’histoire d’une génération : celle des années 1990, où sont nés les trois artistes que nous exposons cet hiver. On la surnomme « génération Y », et on l’affuble de tous les qualificatifs. Solène, Nicolas et Thibaut semblent échapper à cet emporte-pièce. « Digital natives », ils le sont, eux qui ont grandi pendant le développement du numérique. Et pourtant ils ont choisi de se consacrer aux pratiques artistiques les plus analogiques qui soient : la peinture et le dessin. Ils travaillent une matière picturale ancestrale, avec les éternels pinceaux et crayons, sur des supports des plus classiques – la toile et le bois. Ce qui semble motiver ces trois artistes et amis, c’est moins la rupture technique et visuelle que la réflexion autour de sujets personnels, qu’ils expriment dans toute leur subtilité. Une génération qui assume sa fragilité, par une peinture sensible et des sujets intimes. Les portraits d’amis ou de membres de la famille des artistes dévoilent toute la tendresse qu’ils portent à ces visages, qui nous paraissent à nous aussi familiers. La figure de la grand-mère occupe une place importante dans le travail de Thibaut comme dans celui de Solène. On y comprend l’attachement de cette génération aux anciens, à contre-courant de la notion de fracture générationnelle, mise en valeur par l’année passée. Un autre visage, androgyne et ambigu se répète comme un écho sur les toiles de Nicolas. C’est par ces détours familiers que cette génération Y, génération « Why », interroge le destin de l’humanité. La quête des origines transparait sur les toiles de Thibaut, mêlant des références culturelles hétérogènes qui composent sa propre généalogie. Par des échos esthétiques à la peinture renaissante, Nicolas inscrit ses sujets dans un intemporel insondable. Et l’approche photo-réaliste de Solène replace les mains qu’elle dessine dans une longue histoire anatomique. Ces trois jeunes artistes nous montrent que la peinture figurative peut se renouveler sans-cesse. Ils célèbrent tous à leur manière un retour discret de la délicatesse dans le champ de l’art contemporain.