THE EVIDENCE OF THINGS
Les photographies d’Andrew Tshabangu sont discrètes, dans le sens où l’auteur s’attache à nous révéler un monde qui lui est familier.
Elles ne font pas bruit, au sens où l’entendait Roland Barthes, parce qu’elles se refusent à être démonstratives. Elles se contentent, avec
humilité et subtilité, de pointer du doigt, pour reprendre une expression chère à James Baldwin, l’évidence des choses que l’on ne voit.
CARTOGRAPHIE DE L’INTIME
Andrew Tshabangu aime son pays. Il aime sa ville Johannesburg. Il aime sa communauté, au sens le plus noble de ce mot écorché par des « ismes »
récents. Il entretient avec ce miroir de sa propre existence une relation intime et fusionnelle. Ses photographies ne sont pas l’oeuvre d’un voyeur à la
quête d’images sensationnelles et vulgaires, d’images bruyantes, selon les mots de Roland Barthes. Bien au contraire, son registre est celui du silence
et de l’intimité. C’est là qu’intervient cet effet miroir qui le projette dans chaque cliché qui l’attire. Il se retrouve en situation. Il opère des autoportraits
sur tout ce qui l’entoure, objet, ville, personnages. Les lieux de l’intime sont divers. Nous avons dressé ici une modeste cartographie qui éclairera
peut-être le spectre à travers lequel opère le photographe.