Entre des souvenirs racontés par des grands-parents qui vécurent en Indochine et ceux de l'écrivaine Marguerite Duras, qui y passa son enfance, Flore a tissé de mélancoliques micro-histoires. Des rives du Mékong aux intérieurs des maisons coloniales, rien n'est pourtant autre chose que ce qu'elle a vu. À quoi tient cette ambiance ? À une manière de cadrer en noir et blanc une branche d'arbre qui s'interpose entre le ciel et le paysage, à la distance mise entre son objectif et une fillette de dos. Mais aussi à la qualité des papiers et à ses traitements en laboratoire : tirages au platine-palladium, intervention à même le tirage avec de la cire ou de l'or… Un beau travail d'alchimiste et de photographe pour faire remonter à la surface du papier le souvenir.