Exercice de style redouté dans la peinture et le dessin, la main devient, dès les premières heures de la photographie, un motif technique et symbolique récurrent. Parce que la prise de vue le permet, la main est représentée fragmentée, isolée du reste du corps et apparait dès lors comme un sujet à part entière.
Membre personnifié par excellence, la main signe et appose son empreinte digitale. Seule, elle forme le portrait de son propriétaire par métonymie. Jean Cocteau, lui-même fasciné par les mains au point de leur donner la parole dans son film Le sang d’un poète (1930), est ainsi représenté par Berenice Abbott sous la forme de ses deux mains harmonieusement posées sur un chapeau. Dans le portrait du pianiste Arthur Rubinstein réalisé par Ernst Haas, la main figure également la profession et le talent du sujet, dont on cherche à reconnaître les marques de la virtuosité. Accompagnée de son double sculpté, cette main emblématique souligne sa force créative.
Souvent présentées dans des natures mortes et associées à des objets industriels, les mains expriment aussi une subjectivité artistique alliée ou opposée à une production mécanique. Ainsi, les mains de Jean-Philippe Charbonnier sont fusionnées à la machine à écrire dont elles deviennent des rouages, tandis que celles de Denise Bellon, minuscules et intriquées, sèment le trouble par leur artificialité.
JE NE PRENDS PAS LA LISTE D ATTENTE POUR RAISONS DE CONVIVIALITE