Exposé.es : des personnes n’ont pas choisi d’être exposées à un virus, une maladie, une épidémie. Exposé.es : des personnes ont choisi de s’exposer pour rendre visible ce virus, cette maladie, cette épidémie.  Cette exposition collective interoge ce que l’épidémie du sida fait aux artistes. À l’opposé d’une commémoration, elle brouille les temporalités, et porte un discours au présent, en demandant à des artistes d’interroger depuis aujourd’hui leur histoire et ce qui leur a été transmis du siècle passé. Le sida, non pas comme un sujet, mais comme grille de lecture pour reconsidérer un grand nombre de pratiques artistiques exposées à l’épidémie.

L'exposition s'inspire du livre d’Elisabeth Lebovici, Ce que le sida m’a fait – Art et activisme à la fin du 20e siècle, paru en 2017. Dans cet ouvrage, la journaliste, activiste et historienne d'art examine l’empreinte laissée par le sida dans le champ des pratiques artistiques et culturelles. Elle interroge ce que cette épidémie meurtrière a changé dans les consciences, dans la société, dans la création. En privilégiant les effets de l’art (cathartiques, thérapeutiques, informatifs...), les artistes de cette exposition se rencontrent dans des manières d’inclure leurs affects et leurs affinités pour imaginer de nouvelles articulations entre esthétique et émancipation.