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C’est un parcours en boucle, accessible depuis la mezzanine, à suivre au rythme des gymnastes à l’entraînement.
Entre Jean-Michel Alberola et Lucien Pelen, le ton est donné : quand l’un écrit au fusain le mot « Paresse », le second se cogne avec force à la montagne dans une vidéo sans fin. Deux extrêmes qui se côtoient sous le signe de l’art et du sport.
Il y a un temps pour le bien-être et la préparation du corps sur la table de réflexologie de Gaëlle Choisne, sur les tapis de yoga dessinés par Elika Hedayat et un temps pour libérer les énergies, celles issues de la performance de Melati Suryodarmo.
Plus loin, les punching-balls bags d’Anne Ferrer interrogent les traumatismes dus à des colères non maîtrisées qu’il s’agit d’éteindre par un défoulement doux.
Apaiser les ardeurs dans un temps millénaire grâce au sablier de Benoît Pype, régler sa montre avec les trois horloges des trois-huit de Simon Nicaise ou encore s’attarder sur les calendriers en retard de Thibault Scemama de Gialluly.
Posée sur un morceau de macadam, une bulle molle de Stéphane Thidet semble cristalliser un souffle. La fragilité de nos certitudes parcourt l’œuvre de Nobuko Tsuchiya faite de ouate, de laine et d’éléments résiduels. Avec Julien Prévieux, les corps se contorsionnent sous l’effet de la technologie informatique et les machines de Camille Ménard font prendre conscience du non-sens des gestes répétés par habitude et des addictions portées comme des boulets.
C’est sans compter la présence des porte-bonheur présentés par Beatrice Celli sous la forme de cloches et de couronnes ainsi que d’un hibou perché sur une balustrade qui côtoie une sorte de cheval d’arçons piqué d’amulettes d’Edward Lipski.
Ici, les jeux de ballons n’ont pas de place et celui de Fabrice Hyber, ni rond, ni ovale, n’est rien d’autre qu’un POF. Passé ici maître de la catégorie poids plume, Honoré d’O offre un instantané de légèreté, soulevant un voile de spiritualité dans l'attention portée à l'âme des objets. Avant de quitter le gymnase, fort de cette De(s)rives hissée au statut de sport olympique, on s’épongera le front avec le poignet de sportif, personnalisé par Clémentine Mélois.