Du 9 au 13 avril, la Galerie du Génie de la Bastille accueille l’exposition « Avril portugais ou Portraits de groupes avec espoir». 

Les photographies exposées ont été prises au Portugal pendant les trois années qui ont suivi le 25 avril 1974, jour de la « Révolution des œillets ». Ces années sont celles d’un mouvement populaire qui a ébranlé toute la société portugaise.

Ces photos reflètent l’effervescence du moment mais aussi la vie de l’époque au Portugal. Ce ne sont pas des photos prises dans un souci de « couvrir » l’actualité, mais de faire face à ce qui se présentait, de réagir par l’acte photographique à toutes les émotions visuelles qui foisonnaient. Elles expriment quelque chose d’un élan et d’une volonté d’agir à plusieurs, d’être ensemble, que je nomme espoir. Aujourd’hui, dans le monde tel qu’il va, c’est-à-dire tel qu’il ne va pas, cela a toute son importance.

Mais elles traduisent aussi ce qui fait l’originalité particulière de la photographie comme moyen d’expression par rapport à d’autres pratiques esthétiques, cette façon de constituer l’instant en en trouvant les formes. Instant et espace sont ce qui fait l’image. Le temps devient immobile. Il s’agit donc bien précisément d’un acte dont le résultat, quand il existe, est la forme d’un regard devenue photo.