Das Mädchen mit Holzschuhen
A.R. Penck, Georg Baselitz, Jörg Immendorff,
Markus Lüpertz, Sigmar Polke
Logique du sens, aventure du dessin
S’il faut chercher un point commun entre des œuvres aussi différentes
que celles sélectionnées pour cette exposition en hommage à
Suzanne Tarasieve, on peut souligner le simple fait qu’il s’agit d’œuvres
sur papier accompagnées de quelques sculptures en bronze. En effet,
pour chacun de ces artistes, Jörg Immendorff, Markus Lüpertz, A.R.
Penck,
Georg Baselitz, Sigmar Polke, dessiner ou peindre à l’aquarelle ou à la
gouache, sur papier ou sur carton, correspond à une pratique qui
revient
à transformer ce qui a pu être conçu et figuré sur une toile ou affirmé
dans
le bronze. Loin d’être réservé à une étude préparatoire, le papier est le
support privilégié d’une expression provoquée par un motif inséparable
de
ses effets. On peut penser à la masse des dessins qui accompagnent le
Dithyrambe (1963–76), de Lüpertz, à la succession de motifs disparates
qui se télescopent dans l’œuvre de Baselitz comme si l’artiste ne savait
pas
ce qu’il voulait, aux fragments qui désassemblent les grandes
compositions
de Jörg Immendorff et les dispersent aux quatre vents. On peut penser
aux
dessins qui dans l’œuvre de Polke vont pour ainsi dire au petit bonheur
la
chance, rattachés entre eux par un esprit qui se joue des formes comme
d’une matière complice d’une secrète alchimie. Entre un motif et ses
variations, se développe un processus qui bouscule l’autorité de l’idée
sur
la forme et rend possible une connaissance qui déjoue le fil de
l’interprétation.