EVI KELLER
Origines
La sensation intense éprouvée quand je m’avance vers une œuvre d’Evi Keller est, d’abord, celle d’une intensité de la vue. Etrangement, je ne vois pas devant moi mais « à l’intérieur de moi ».
La lumière qui se fait jour se construit grâce aux yeux qui se ferment, s’ouvrent, se renferment, et créent un regard renversé, quand nous cherchons à percevoir le réel qui ne se donne pas comme évidence. Cette Matière-Lumière est celle du dedans. Elle naît de ces allers-retours qui la font rayonner d’une source intérieure. Phénomène mental, conséquent à la perception comme à l’imaginaire qu’il induit. Eblouissement, tournoiement des surfaces, clarté d’un espace à l’autre.
Cette lumière interne est le début d’une aventure qui nous pousse à la recherche, un « rebond », à l’extérieur de soi. Où est-elle ? En cette forêt, ce volcan, cette orée, ou ce remuement de la nuit ?
Je m’avance vers elle mais puis-je la toucher ? N’est-ce pas cette question qui initie l’œuvre d’Evi Keller ? Cette lumière que j’ai en moi, comme un butin, un trésor, m’entraîne hors de moi. Je la saisis alors, et la partage avec d’autres, avec le cosmos qui nous enveloppe. Elle est le véhicule, l’anima, d’une toile, d’un tissu, d’une substance « synthétique » me permettant de l’éprouver dans ces moindres nuances, dans ces mouvements qui sont ceux d’une expansion et d’un passage. Cette lumière de l’œuvre qui est, à la fois, au cœur de soi et, très loin au-delà, comme l’un de ses films le suggère, nous emporte vers la beauté des lueurs, des « lucioles » comme vers l’émerveillement d’un soleil renversé.
PARIS SURRÉALISTE
MAX ERNST
Pour célébrer les 100 ans du Surréalisme, le Comité Professionnel des Galeries d’Art s’associe avec le Centre Pompidou et l’Association – Atelier André Breton autour de l’exposition “Surréalisme”, présentée au Centre Pompidou du 4 septembre 2024 au 13 janvier 2025.
Dans le cadre de l’événement Paris Surréaliste, la galerie expose l’édition HISTOIRE NATURELLE de Max Ernst publiée en 1926 par Jeanne Bucher. Elle se compose de 34 frottages et grattages de Max Ernst, reproduits en phototypie tous signés par l’artiste exceptés 6 exemplaires hors commerce, numérotés de a à f ; le reste du tirage est réparti en 20 exemplaires sur Japon impérial numérotés de 1 à 20, 30 exemplaire sur vélin d’Arches numérotés de 21 à 50, 250 exemplaires sur vélin numérotés de 51 à 300.
Équivalent graphique de l’écriture automatique, le frottage, réalisé en appliquant sur différentes surfaces une feuille de papier passée ensuite à la mine de plomb, constitue l’une des contributions les plus originales de l’artiste à l’histoire du surréalisme. La phototypie (aussi nommée collotypie) utilisée pour ces tirages est un procédé d’impression à l’encre grasse au moyen de gélatine bichromatée et insolée sur plaque de verre. Ce procédé, principal mode d’impression des cartes postales jusque dans les années 1930, permet un rendu à modèle continu non tramé.